Don du sang : 15 000 poches manquent à l’appel dans le Grand Est
Les réserves de sang sont en forte baisse dans le Grand Est, avec un déficit de 15 000 poches au niveau régional. L’EFS appelle tous les donneurs, en particulier ceux du groupe O, à se mobiliser pendant l’été.
Chaque jour, les hôpitaux de la région Grand Est ont besoin d’une réserve de 1 500 dons de sang pour répondre aux urgences, aux soins programmés ou encore aux traitements de maladies chroniques. Mais en ce mois de juillet, les réserves ne suivent plus.
Alors que l’Établissement Français du Sang Grand Est (EFS) espérait atteindre le seuil régional de 100 000 poches de sang en réserve au 14 juillet, ce sont 85 000 poches qui étaient réellement disponibles. Un déficit inquiétant de 15 000 poches, soit l’équivalent d’un jour et demi de collecte.
Plusieurs facteurs, comme la canicule, expliquent cette baisse de la mobilisation. Olivier Durat, chargé de communication à l’EFS Grand Est, tire la sonnette d’alarme.
Des collectes estivales inégales
Le mois de juin, pourtant marqué par la Journée mondiale du don du sang, a connu des résultats en demi-teinte. Si certaines collectes événementielles ont bien fonctionné, d’autres ont eu moins de succès. Résultat : des réserves insuffisantes à l’approche des congés d’été.

À cela s’ajoute un phénomène bien connu de l’EFS : l’effet de la canicule. Début juillet, les fortes chaleurs ont eu un impact sur la fréquentation. « La canicule a engendré moins de dons, dans la mesure où les donneurs sont venus moins nombreux dans nos maisons du don et sur nos collectes mobiles« , constate Olivier Durat.
La chaleur dissuade en effet de nombreux donneurs potentiels, notamment ceux qui hésitent déjà à franchir le pas.
Une attention particulière portée au groupe O
En ce moment, une tension particulière est observée sur le groupe sanguin O, dit « donneur universel ». Ce groupe est le plus précieux en situation d’urgence, car compatible avec tous les autres.
« On a une tension sur le groupe O, mais cela ne veut pas dire qu’on n’accepte pas les autres groupes sanguins« , précise toutefois Olivier Durat. « Il faut que tout le monde puisse venir, même si les O sont particulièrement recherchés.«
Le message de l’EFS est clair : tous les donneurs sont les bienvenus, quel que soit leur groupe. Car la diversité des groupes sanguins dans les réserves est essentielle pour répondre efficacement à tous les besoins, qu’il s’agisse de transfusions en bloc opératoire ou d’accidents de la route.

Des campagnes partout dans la région
Pour tenter d’inverser la tendance, l’EFS renforce sa présence sur le terrain cet été. « On a des rendez-vous tout au long de l’été, partout : en Haute-Marne, dans les Vosges, en Meurthe-et-Moselle… » détaille Olivier Durat. « On a plusieurs dizaines de collectes organisées tout au long de ce mois de juillet et ce mois d’août.«
Outre les collectes mobiles, les maisons du don situées à Nancy, Metz ou Chaumont restent ouvertes tout l’été. Elles accueillent sur rendez-vous… mais aussi sans.
L’EFS invite aussi les citoyens à se rendre sur le site dondesang.efs.sante.fr ou à télécharger l’application Don de sang, qui permet de localiser les collectes les plus proches et de réserver un créneau en quelques clics. Une manière de faciliter l’engagement des donneurs, surtout pour les plus jeunes générations.
Un geste simple, vital et indispensable
Rappeler les besoins en sang n’est pas une simple formalité : c’est une nécessité vitale. Le sang ne se conserve que quelques jours : 42 jours pour les globules rouges, sept jours seulement pour les plaquettes, et aucun produit ne peut le remplacer.
Les dons doivent être réguliers et constants, même pendant les vacances.

Chaque don peut sauver jusqu’à trois vies et donner ne prend que 45 minutes en moyenne, collation comprise. Les critères d’éligibilité sont simples : avoir entre 18 et 70 ans, peser au moins 50 kg et être en bonne santé.
L’appel est lancé : malgré la période estivale, malgré les fortes chaleurs, l’EFS a besoin de la mobilisation de tous. Et dans le Grand Est, comme ailleurs, la solidarité ne prend pas de vacances.
Léa CANET
