Une option santé dès la rentrée 2025 au lycée André Malraux de Remiremont
Au lycée André Malraux de Remiremont, une option santé sera proposée aux élèves de première à l’automne 2025.
Face au défi croissant des déserts médicaux et à la nécessité de renouveler les professionnels de santé, l’Éducation nationale innove. À la rentrée 2025, le lycée André Malraux de Remiremont expérimentera un nouveau dispositif : l’option santé, destinée aux élèves de première et, ultérieurement, de terminale.
Olivier Delmas, directeur académique des services de l’Éducation nationale dans les Vosges, explique les ambitions de ce projet novateur.
Une option pensée pour susciter des vocations
Loin d’être une simple discipline scolaire, l’option santé est avant tout une offre de sensibilisation et de découverte des métiers de la santé, proposée aux lycéens des filières générales et technologiques.
L’objectif est clair : permettre au élèves d’explorer concrètement les réalités du secteur médical, bien en amont des études supérieures.
Cette option s’adresse aux élèves n’ayant pas choisi la voie technologique ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social), mais qui nourrissent un intérêt pour les professions médicales.
Elle se distingue ainsi par sa volonté d’ouvrir le champ des possibles, en particulier pour les jeunes en filière qui envisagent des études de médecine, des soins infirmiers, ou encore de kinésithérapie, sans pour autant bénéficier d’un premier contact tangible avec ces métiers.
Une réponse à un enjeu national
En toile de fond de cette initiative : la problématique des déserts médicaux. Comme le rappelle Olivier Delmas, « on arrive à la mise à la retraite d’un grand nombre de professionnels de santé qu’il faut remplacer à court et moyen terme. »
Le ministère de la Santé, associé à celui de l’Éducation nationale, soutient donc des dispositifs innovants comme l’option santé, dans l’espoir de susciter des vocations locales, et à terme, d’ancrer les futurs professionnels dans leur région d’origine.
Une approche concrète et territoriale
Plutôt que de s’en tenir à un volume horaire rigide, l’option santé mise sur une pédagogie vivante et interdisciplinaire, déployée sous forme de demi-journées d’immersion. Ces sessions se tiendront dans des lieux clés du territoire : hôpitaux, maisons de santé, instituts de formation (IFSI), etc.
Pour Olivier Delmas, cette approche est capitale : « L’option repose non seulement sur les enseignants du lycée, mais aussi sur la disponibilité de partenaires locaux comme les médecins, les personnels de santé ou encore les formateurs d’IFSI« .
Le choix du lycée André Malraux n’est pas anodin. Ce dernier bénéficie d’un écosystème local favorable, avec des établissements partenaires prêts à s’engager dans ce projet.
L’implication des acteurs de terrain permet d’inscrire dans une logique de territoire, essentielle pour attirer les futurs professionnels là où les besoins sont les plus urgents.

Un complément aux enseignements de spécialités
L’option santé ne se substitue pas aux enseignements de spécialité choisis en première, mais vient les compléter. Les élèves qui souhaiteront la suivre devront toutefois présenter un profil cohérent, avec une appétence pour les disciplines scientifiques.
SVT, physique-chimie ou mathématiques sont souvent les piliers de leur parcours. « Celui qui choisit, SES, histoire-géographie et anglais n’a pas vraiment le profil« , précise Olivier Delmas.

En cela, l’option santé ne vise pas à concurrencer la filière ST2S, mais à offrir une troisième voie, plus ouverte, entre les parcours traditionnels : l’un technologique, l’autre généraliste et académique.
Elle permet aux lycéens de tester leur motivation, d’acquérir des notions transversales, et de mieux se projeter dans leur futur métier.
Une approche pluridisciplinaire et éthique
Autre particularité de l’option : son caractère pluridisciplinaire. Loin d’être cantonnée aux sciences dures, elle mobilise également des enseignants de sciences économiques et sociales, de lettres, de philosophie ou encore de disciplines technologiques.
L’idée est de traiter des sujets tels que l’économie de la santé, l’éthique médicale (fin de vie, PMA), ou encore la solidarité intergénérationnelles.
Cette approche globale permet de démystifier le monde médical, de mettre en lumière ses enjeux sociétaux, économiques et humains, et de préparer les lycéens à une vision plus nuancée et concrète de leur futur engagement professionnel. « C’est un peu plus de concret dans le sujet des métiers de la santé« , résume Olivier Delmas.
Une expérimentation appelée à s’étendre
Le lancement à Remiremont s’inscrit dans un projet académique plus large : « Le souhait du recteur est que chacun des quatre départements de l’académie ait un établissement précurseur« , explique le directeur académique.
Après une phase de préparation entre septembre et octobre 2025, l’option sera proposée aux élèves de première, puis étendue aux terminales dès l’année suivante.

Les élèves ne seront pas sélectionnés uniquement sur leurs résultats, mais sur leur projet pédagogique et leur cohérence de parcours. L’idée est de mobiliser un public réellement intéressé, apte à tirer profit de cette formation complémentaire.
Les équipes enseignantes, elles, ont été séduites par la liberté de construction sur la maquette pédagogique, en lien étroit avec les inspecteurs académiques.
Une nouvelle voie pour préparer l’avenir
En somme, l’option santé constitue bien plus qu’un simple ajout au catalogue des options lycéennes. Elle représente une expérimentation ambitieuse, au croisement de l’éducation, de la santé publique et de l’aménagement du territoire.
Elle vise à créer une passerelle entre l’école et le monde professionnel, à anticiper les mutations du système de santé, et à accompagner les jeunes dans la construction de leur avenir.
Léa CANET
