PHILIPPE LAVIL ET JOCELYNE BEROARD – KOLÉ SÉRÉ

PHILIPPE LAVIL ET JOCELYNE BEROARD – KOLÉ SÉRÉ

Retour sur un titre qui sent bon les vacances « Kolé seré » !

Aux Antilles, comme dans toute la Caraïbe, en Afrique ou dans l’océan Indien, les années 80 voient déferler un nouveau rythme et un nouveau son, le zouk.

Inventée et portée par Kassav’, la nouvelle musique fédère d’une manière inédite dans l’histoire de la culture créole : parmi les chanteurs du groupe : Jocelyne Béroard.

Jocelyne est un cas à part car, aux Antilles, il était jusque là inimaginable que la fille d’un dentiste fasse carrière dans les variétés. Et, en 1986, elle sort un album solo révolutionnaire.

Le chanteur Philippe Lavil est aussi charmé par « Kolé seré », une chanson sentimentale que Jocelyne Béroard a écrite et enregistrée en duo avec son compositeur. En cette fin d’année 1986, sur toutes les pistes de danse des Antilles, on se love l’un contre l’autre sur ce dialogue d’un couple qui se retrouve après une longue phase de séparation.

Philippe Lavil, enraciné dans la variété française depuis son premier succès, « Avec les filles je ne sais pas », en 1970, est martiniquais. S’il chante souvent sur des rythmiques tropicales comme « Il tape sur des bambous » ou « Elle préfère l’amour en mer », le public français ignore qu’il est un béké, c’est-à-dire un descendant de la caste des maîtres esclavagistes de l’île.

Quand il propose le duo à Jocelyne Béroard, elle accepte à une seule condition : elle ne chantera pas en français, Kassav’ ne transigeant pas sur la défense de la langue créole.

La chanson déferle dans les médias français et reste classée vingt-quatre semaines au Top 50, atteignant la 4e place du classement en 1987. Une incursion rare de la langue créole dans l’univers musical quotidien des Français.