Une enveloppe de 10 000 euros allouée à la reprise des boutiques vides de centres-villes dans le secteur de Remiremont

Le projet « Boutique », porté par la Communauté de Communes de la Porte des Vosges Méridionales, vise à redynamiser les centres-bourgs en soutenant financièrement l’installation de commerces locaux. En quatre éditions, ce dispositif a permis la création de 23 emplois et le soutien de projets innovants, mêlant commerce de proximité et lien social.

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Pixabay • image d’illustration

La revitalisation des centre-bourgs est aujourd’hui un enjeu central pour les collectivités locales, confrontées à la désertification commerciale et à la concurrence féroce de l’e-commerce.

C’est dans ce contexte, que le projet « Boutique » est né, porté et financé par la Communauté de Communes de la Porte des Vosges Méridionales.

En 2025, ce dispositif emblématique célèbre déjà sa quatrième édition, avec un bilan encourageant et une ambition renouvelée.

Une initiative locale au service du dynamisme communal

Lancé il y a quatre ans, le projet « Boutique » est un appel à projet destiné à soutenir l’ouverture ou la reprise de commerces de centre-ville, particulièrement dans les communes qui souffrent d’une perte d’attractivité commerciale.

Chaque année, une enveloppe de 10 000 euros est allouée à cette initiative, soit 2 000 euros de plus que lors de sa première édition en 2021, comme l’explique Catherine Louis, Présidente de la Communauté de Communes de la porte des Vosges Méridionales.

Des propos recueillis par Léa Canet

Ce budget est réparti entre cinq lauréats, avec des aides allant de 500 à 3 500 euros. Ces subventions permettent de couvrir les loyers et investissements initiaux, apportant un véritable coup de pouce financier à des porteurs de projet souvent confrontés à des débuts difficiles.

Redonner vie aux vitrines vides

L’objectif de l’appel à projet « Boutique » est double : aider les commerçants qui souhaitent s’installer en cœur de ville et combattre la vacance commerciale qui fragilise l’économie locale.

Cette vacance est exacerbée par plusieurs facteurs : l’exode vers les zones commerciales périphérique, la difficulté d’accès au stationnement en centre-ville, et bien sûr la montée en puissance du commerce en ligne, qui grignote progressivement les parts de marché des petits commerces.

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L’e-commerce a conduit de nombreuses boutiques à mettre la clé sous la porte

Face à cette réalité, la communauté de communes a choisi de prendre ses responsabilités, profitant de sa compétence en matière de développement économique pour mettre en œuvre un dispositif incitatif. L’appel à projet « Boutique » se veut ainsi un levier d’attractivité pour les centres-bourgs en perte de vitesse à l’image de Remiremont, Plombières-les-Bains ou encore Saint-Nabord.

Des résultats concrets et encourageants

Depuis sa création, l’appel à projet « Boutique » a permis le financement de 14 projets, sur une quinzaine de candidatures reçues. Malgré la fermeture de quatre commerces, 23 emplois ont été créés, dont 19 sont toujours en activité à ce jour, comme l’explique Catherine Louis.

Des propos recueillis par Léa Canet

Ces chiffres témoignent de l’efficacité du dispositif, qui soutient des projets viables et pérennes, sélectionnés par un jury composé d’élus et d’agents de la communauté de communes.

La diversité des candidatures est également l’un des points forts du projet. On y retrouve des boutiques traditionnelles comme des coiffeurs, boucheries, fleuristes ou épiceries, mais aussi des initiatives plus atypiques, à l’image d’un salon de toilettage pour animaux, ou encore du très original « L’Antre du Panda » à Plombières-les-Bains.

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« L’Antre du Panda » a bénéficié de l’appel à projet « Boutique »

Ce dernier est un lieu hybride, proposant de la petite restauration et des jeux de société, destiné à créer du lien social entre habitants et touristes de passage. Une demi-journée peut facilement y passer, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

D’autres projets innovants ont vu le jour, comme la reprise de studios photo, des librairies intégrant des espaces de pause ou des bars repensés comme lieux de rencontre.

L’appel à projet, soutient ainsi des commerces de nouvelle génération, centrés non seulement sur l’acte d’achat, mais aussi sur l’expérience client et l’ancrage local.

Un appel à candidatures ouvert et accessible

L’appel à candidatures pour l’édition 2025 de l’appel à projet est ouvert depuis le 1er juillet et jusqu’au 31 octobre. Tous les porteurs de projets souhaitant s’installer dans l’une des dix communes du territoire peuvent déposer leur dossier en ligne.

Aucun secteur n’est ciblé en particulier : tous les projets sont les bienvenus, à condition d’être crédibles, structurés et porteurs de valeur ajoutée pour le territoire.

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Commerces traditionnels comme atypiques sont recherchés par la communauté de communes

La sélection des lauréats repose sur des critères rigoureux : solidité du dossier, cohérence économique, pertinence locale et capacité à renforcer l’attractivité de la commune d’accueil. Aucune priorité n’est donnée à une commune spécifique, même si certaines comme Remiremont concentrent naturellement plus de projets en raison de leur démographie et de leur dynamisme commercial préexistant.

Une philosophie centrée sur l’humain et l’innovation

Ce qui distingue l’appel à projet « Boutique », c’est sa philosophie inclusive et son ouverte à des formes de commerce nouvelles. L’objectif n’est pas seulement de remplir des vitrines, mais de réinventer les usages commerciaux, en valorisant la créativité, le lien social et les interactions de proximité.

Les porteurs de projets ne sont pas sélectionnés uniquement sur leur potentiel économique, mais aussi sur leur capacité à créer du sens et à s’inscrire durablement dans la vie locale.

Pour les élus de la communauté de communes, il s’agit de redonner confiance aux entrepreneurs, de favoriser l’initiative locale et de recréer du dynamisme dans des centres-villes souvent marginalisés.

Et parfois, ce sont justement les idées les plus originales qui séduisent le jury et trouvent leur public.

Léa CANET