Déchets verts : 50 % de subventions pour mieux les valoriser

Dans un contexte où la gestion durable des déchets devient un enjeu environnemental majeur, la Métropole du Grand Nancy franchit une nouvelle étape en mettant en place un ensemble d’aides financières destinées à encourager la réduction et la valorisation des déchets verts.

Un constat alarmant à l’origine de la démarche

L’idée de ces aides n’est pas née du hasard. Elle résulte d’un constat préoccupant : une quantité encore importante de déchets verts se retrouve dans les ordures ménagères. Branches, tontes de pelouse, haies coupées sont trop souvent jetées alors qu’elles pourraient être valorisées localement.

« On a pensé qu’il y avait des choses à faire pour encourager cette valorisation », explique Michel Breuille, Vice-président de la Métropole du Grand Nancy en charge de la prévention et de la gestion des déchets.

La démarche vise donc à changer les habitudes, à sensibiliser et à offrir des solutions concrètes pour limiter le gaspillage de ces matières organiques précieuses.

Des aides ciblées pour inciter à de nouvelles pratiques

Le plan d’action de la Métropole se décline en plusieurs dispositifs d’aides répartis autour de trois axes principaux : la gestion locale des déchets verts, la transformation des pratiques de jardinage, et la sensibilisation.

Encourager l’utilisation de broyeurs à végétaux

L’un des piliers de ce programme repose sur le broyage des branches et des bois issus de la taille. Plutôt que de les emmener en déchetterie, la Métropole propose de soutenir deux solutions : la location et l’achat partagé de broyeurs.

• Pour la location, la subvention couvre 50 % du montant, avec un plafond fixé à 100 euros, renouvelable deux fois par an.

• Pour l’achat partagé, notamment via des groupes de voisins ou des associations, la Métropole accorde également 50 % de la facture, dans la limite de 50 euros.

Ces dispositifs visent à favoriser une gestion locale des déchets, tout en créant du lien social à travers le partage d’équipements.

Le mulching : une solution simple et efficace

Une autre aide concerne le mulching, une technique qui consiste à laisser l’herbe coupée sur place après la tonte, grâce à des kits installés sur les tondeuses. Ce procédé permet à l’herbe de se décomposer naturellement et de nourrir le sol, tout en évitant la collecte et le transport des déchets de tonte.

Là aussi, la Métropole subventionne 50 % de l’achat des kits de mulching, dans la limite de 50 euros.

Favoriser la plantation de haies à croissance lente

Plutôt que d’installer des clôtures minérales comme des murs ou des grillages, la Métropole encourage le retour à des haies naturelles, moins génératrices de déchets et meilleures pour la biodiversité. Un catalogue de 35 arbustes est mis à disposition, et les habitants peuvent bénéficier d’un soutien de 50 % sur l’achat de ces haies.

L’objectif est de restaurer un paysage plus vert, tout en réduisant la fréquence de taille grâce à des espèces à croissance lente, limitant ainsi la production de déchets verts.

Former et sensibiliser, une approche durable

Au-delà des aides financières, la Métropole souhaite accompagner les habitants par l’information et la formation. Ainsi, des formations au jardinage naturel seront proposées deux à trois fois par an, en partenariat avec des associations locales et des élus.

Une conférence annuelle sur le jardinage écologique, animée par un spécialiste, viendra également renforcer la sensibilisation.

Par ailleurs, la Métropole poursuivra la vente de composteurs à prix réduit. Ces ventes, organisées directement dans les communes, permettent aux habitants d’acquérir un composteur en bois (matériau désormais exclusif, remplaçant les anciens modèles en plastique) à un tarif inchangé depuis plusieurs années, malgré une nette amélioration de la qualité.

Un programme inscrit dans une stratégie plus large

Toutes les actions s’inscrivent dans le Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés, qui repose sur six axes majeurs. Parmi eux, on retrouve :

• La réduction des déchets alimentaires ;

• La promotion des textiles réutilisables (comme les couches lavables) ;

• La sensibilisation dans les écoles ;

• La collaboration avec des associations locales pour des activités tout au long de l’année (comme les « Jardins de vie » ou les vide-dressings) ;

• Et bien sûr, la réduction des déchets verts.

L’objectif est bien d’accompagner les citoyens vers des pratiques plus durables, avec des solutions simples, concrètes, et accessibles à tous.

Qui peut en bénéficier et comment faire ?

Bonne nouvelle : tous les habitants de la Métropole peuvent bénéficier de ces aides, qu’ils soient particuliers ou membres d’une association. Il suffit de constituer un dossier, disponible sur le site du Grand Nancy ou en contactant la Maison du Développement Durable.

Ce dispositif se veut inclusif, transparent et facile d’accès, dans l’objectif de faire évoluer les comportements sans complexifier la démarche pour les citoyens.

En misant sur des incitations concrètes plutôt que sur des obligations, la collectivité espère faire évoluer les comportements à l’échelle locale. Reste à voir si ces mesures volontaires suffiront à faire baisser durablement la part des déchets verts dans les poubelles ménagères.

Léa CANET