Haute-Marne : un clip des pompiers pour inciter les femmes à s’engager cartonne sur les réseaux
Le 18 décembre dernier, les pompiers de la Haute-Marne ont publié un clip pour inciter les femmes à s’engager chez les pompiers volontaires. Le clip affiche plus de 100 000 vues.
Un petit film qui fait un carton. Le 18 décembre dernier, le Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Haute-Marne, a mis en ligne sur les réseaux sociaux, un petit clip vidéo qui fait le tour du web.
En moins d’un mois et demi, il a déjà été visionné plus de 100 000 fois, rien que sur Facebook. Inspiré de « La Belle au Bois Dormant », il met en scène une princesse, dont le bipper se met à sonner. Nous suivons donc notre pompier volontaire jusqu’aux lieux de l’intervention, où nous découvrons d’autres femmes engagées volontaires chez les pompiers, en train de secourir une victime d’accident de la route. Le clip, de moins de trois minutes, se termine par un retour auprès de sa famille.
Si ce clip a été réalisé, c’est pour sensibiliser les femmes à l’engagement au sein des sapeurs-pompiers, qui manquent cruellement de bras en Haute-Marne, comme partout ailleurs en France.
L’UDSP (Union Départementale des Sapeurs-Pompiers ndlr) a donc mis en place une commissions de féminisation, pour réfléchir à différentes manières d’inciter les femmes à s’engager. Car si leur nombre a nettement augmenté ces dernières années, on peut toujours faire mieux.
Pour vous donner une idée, en Haute-Marne, elles ne sont que 240 (270 si l’on compte les femmes rattachées au « service médical » comme les infirmières par exemple), c’est un peu moins de 20% du nombre total de pompiers que compte le département.
« Il est courant que dans chaque agrès, chaque véhicule, vous rencontrez des femmes sapeurs-pompiers, qui portent l’uniforme et qui font les mêmes missions que les hommes » précise l’adjudant-chef Delphine Glowiak, cheffe de centre à Eclaron, dans le nord du département, et membre de la commission de féminisation au sein de l’UDSP 52.
Et s’il y a si peu de femmes dans les rangs des pompiers volontaires, c’est peut-être aussi parce que certains clichés ont la vie dure. Être pompier, cela a souvent été montré comme une activité réservée aux hommes, aux « gros bras » alors que c’est tout le contraire.
« Je dirai qu’ils ont tellement été représentés et alimentés par l’ampleur notamment des incendies estivaux de forêt par exemple. Tout ça ça a toujours été très largement relayé par les médias, ce qui fait qu’on a l’impression que c’est une activité qui est très musclée, qu’il faut avoir de gros bras alors qu’en fait pas du tout, c’est vraiment parce que ça a été relayé dans ce sens où l’on a l’impression que le pompier est un super-héros » poursuit la cheffe de centre.
« Si je peux casser un peu le mythe, je dirai qu’aujourd’hui, l’activité incendie représente 15% des missions chez les sapeurs-pompiers. Aujourd’hui un sapeur-pompier, il est plus amené à faire du secours à personne. Donc on l’appellerait plutôt « soldat de la vie » que « soldat du feu » en soi. Donc c’est vraiment une activité qui est ouverte autant aux hommes qu’aux femmes« .
Entre le travail et la famille, de nombreuses personnes, même si elles sont tentées de s’engager, redoutent de s’infliger des contraintes supplémentaires qui leur paraissent difficilement surmontables. C’est même un véritable frein à l’engagement pour les femmes, explique l’adjudant-chef Glowiak.
Pourtant au sein du SDIS 52 comme ailleurs, il existe plusieurs types de conventions qui permettent de dégager du temps afin de partir en intervention. Il existe par exemple des conventions avec certains employeurs, qui acceptent de laisser des sapeurs-pompiers être de garde et partir en intervention, durant le temps de travail.
Il existe aussi un autre type de convention, plus orienté vers la garde d’enfants. Elle est signée entre le SDIS et les communes. Par exemple, si un pompier, homme ou femme, ne peut pas chercher son ou ses enfants à l’école parce qu’une intervention a été déclenchée, l’enfant est gardé en activité périscolaire et reste donc en sécurité, une garde assurée gratuitement, sans avoir besoin de courir après un plan B, de faire appel à l’autre parent, ou les grands parents.
La petite vie de ce clip est encore loin d’être terminée. Durant le mois de février, à l’occasion de la sortie du film d’animation « Vaillante » (sortie officielle le 2/02/2022), qui raconte l’histoire d’une petite fille qui veut devenir pompier, le clip sera diffusé dans tous les cinémas haut-marnais, avant le début du film.
