Affaire Grégory : Jacqueline Jacob, 81 ans, mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle »
Soupçonnée d’être l’un des corbeaux qui a menacé la famille du petit Grégory, tué à l’âge de 4 ans il y a quarante-et-un ans, sa grand-tante Jacqueline Jacob a été mise en examen mais laissée libre. Ses avocats ont contesté « la forme et le fond » de cette mise en examen, et annoncé qu’ils feraient appel.
Plus de quarante ans après le meurtre de Grégory Villemin, la grand-tante du petit garçon, Jacqueline Jacob, 81 ans, a été mise en examen ce vendredi par le juge d’instruction Dominique Brault pour « association de malfaiteurs criminelle ». Cette décision marque un nouveau rebondissement dans l’affaire judiciaire la plus mystérieuse de France.
Une mise en examen historique dans l’affaire Grégory
Jacqueline Jacob, soupçonnée d’avoir été l’un des « corbeaux » qui menaçaient la famille Villemin, a été entendue ce vendredi matin au palais de justice de Dijon.
L’interrogatoire de première comparution a duré près de deux heures. Elle a ensuite été laissée libre, sans contrôle judiciaire. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel de cette mise en examen.
Son audition, initialement programmée le 5 septembre, avait été reportée à la demande de ses avocats — Maîtres Frédéric Berna, Stéphane Giuranna et Alexandre Bouthier — en raison d’une communication tardive du dossier et de leur engagement dans le procès de Frédéric Péchier (qui est toujours en cours), ancien anesthésiste jugé à Besançon pour 30 cas d’empoisonnements présumés, dont 12 mortels.
Retour sur l’affaire Grégory
Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, est retrouvé pieds et poings liés dans la rivière La Vologne, à Docelles dans les Vosges, à proximité de son domicile. L’affaire reste à ce jour non élucidée.
Depuis, plusieurs membres des familles Villemin, Jacob et Laroche ont été impliqués dans l’enquête, souvent en raison de lettres anonymes envoyées aux proches du garçon par un mystérieux « corbeau ».
Des expertises à l’origine de la mise en examen
La convocation de Jacqueline Jacob ce vendredi s’appuie sur de nouvelles expertises en graphologie et stylométrie.
Ces analyses linguistiques et informatiques cherchent à identifier l’auteur des lettres anonymes envoyées à la famille Villemin dans les années 1980.
Selon les experts, ces nouvelles techniques pourraient enfin apporter des éléments pour résoudre l’un des plus grands mystères judiciaires français.
En 2017, Jacqueline Jacob avait déjà été mise en examen pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », avec son mari Marcel Jacob et Murielle Bolle. Ces mises en examen avaient été annulées en mai 2018 pour vice de procédure.
Réaction du procureur général de Dijon
Philippe Astruc, procureur général de la cour d’appel de Dijon, a tenu une conférence de presse après l’audition de Jacqueline Jacob. Il a qualifié cette mise en examen de « nouvelle étape importante » dans l’affaire Grégory et a souligné :
Nous le devons à un enfant de 4 ans et à ses parents.
Malgré les années écoulées, le magistrat a affirmé sa « volonté pleine et entière de continuer la recherche de la vérité ».
Quelles suites pour Jacqueline Jacob ?
Les avocats de Jacqueline Jacob ont annoncé qu’ils allaient déposer un appel contre la mise en examen. Ils contestent notamment la pertinence des expertises en stylométrie et graphologie, qu’ils qualifient de « pseudo-scientifiques ».
De nouvelles analyses ADN devraient également être réalisées dans les prochains mois sur les cordelettes et sur la lettre de revendication, ce qui pourrait fournir de nouveaux éléments décisifs.
