Massif du Mont-Blanc : un père et sa fille de 56 et 24 ans trouvent la mort pendant leur ascension
Un père et sa fille de 56 et 24 ans originaires des Vosges ont été retrouvés morts dans le massif du Mont Blanc samedi 19 juillet.
Un drame s’est joué dans le massif du Mont-Blanc le weekend dernier. Deux alpinistes français, un père de 56 ans et sa fille de 24 ans, ont été retrouvés morts samedi 19 juillet, au pied de l’aiguille de Bionnassay. Les victimes, Pierre et Elia Poirot, étaient originaires d’Étival-Clairefontaine, une commune des Vosges.
Le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix avait été alerté dès vendredi par la famille, inquiète de ne plus avoir de nouvelles des deux alpinistes partis en ascension dans le massif.
Rapidement, les secouristes ont lancé des recherches dans la zone montagneuse. C’est samedi que leurs deux corps ont été découverts par les gendarmes, au pied de l’aiguille de Bionnassay, un sommet culminant à 4 052 mètres d’altitude.

Les deux alpinistes auraient « certainement dévissé »
Selon les premières informations disponibles, les deux alpinistes auraient « certainement dévissé », indique les secours à l’AFP, entraînant une chute mortelle. La voie qu’ils avaient choisie est considérée comme technique et peu fréquentée. Il s’agit d’un itinéraire alternatif d’accès au sommet du massif du Mont-Blanc, réputé pour sa difficulté, ce qui nécessite un bon niveau d’expérience en alpinisme.
Le père et la fille étaient tous les deux passionnés de sport et de voyage. Ils étaient tous les deux très sportifs.
Une enquête judiciaire a été ouverte afin d’établir les circonstances exactes de l’accident. Les corps des victimes ont été pris en charge par les autorités et des analyses sont en cours pour préciser le déroulement des faits.
La cérémonie religieuse sera célébrée ce vendredi 25 juillet, à 14h30, en l’abbaye d’Étival-Clairefontaine, suivie de l’inhumation.
Le Mont-Blanc, un sommet aussi majestueux que dangereux
Ce drame vient malheureusement rappeler une réalité bien connue des amateurs de montagne : l’ascension du Mont-Blanc, bien que populaire, reste risquée. Surnommé « le sommet le plus meurtrier d’Europe », le massif du Mont-Blanc cause chaque année entre 10 et 15 décès, dont environ la moitié sur la voie du Goûter, la plus fréquentée.

Mais si l’on prend en compte l’ensemble du massif et toutes les pratiques de montagne (alpinisme, randonnée, ski de haute montagne), le nombre de morts pourrait atteindre jusqu’à 100 par an, selon certaines sources.
Ce chiffre s’explique par l’énorme affluence enregistrée chaque année. Entre 20 000 et 30 000 personnes tentent l’ascension du toit de l’Europe chaque saison estivale. L’accessibilité apparente du massif du Mont-Blanc, en particulier la voie du Goûter, donne parfois une impression trompeuse de facilité.
Or, à plus de 4 800 mètres d’altitude, les dangers sont nombreux : crevasses, chutes de pierre, variations climatiques soudaines, manque d’oxygène, ou erreurs humaines.
De plus, certaines voies alternatives, comme celle empruntée par Pierre et Elia Poirot, ajoutent un degré de technicité et de risque supplémentaire. L’aiguille de Bionnassay, bien que moins connue, constitue un véritable défi pour les alpinistes, avec des arrêtes effilées, des passages exposés et des conditions de neige ou de glace changeantes.
Un appel à la prudence
Chaque été, les autorités de la montagne rappellent l’importance de la préparation physique, de la vérification du matériel, et de la prise en compte des bulletins météo avant toute tentative d’ascension. Le PGHM, tout comme les guides de haute montagne, insiste également sur la nécessité de bien connaître ses limites et de ne pas sous-estimer les itinéraires moins fréquentés.

La Préfecture de Haute-Savoie avait lancé un appel à la prudence avec l’arrivée de la saison estivale. Cette mise en garde visait particulièrement les pratiquants d’alpinisme et de ski de randonnée, exposés à un risque accru de chutes dans des crevasses ou de déclenchement d’avalanches.
La fermeture des domaines skiables aggrave la situation, car les opérations de sécurisation des pistes et de leurs abords, notamment via les Plans d’Intervention de Déclenchement des Avalanches (PIDA), ne sont plus assurées.
À cette période de l’année, la neige encore abondante mais instable en altitude accroît le danger de coulées et de chutes de séracs, ces blocs de glace suspendus.
Prudence est donc de mise pour ceux qui souhaiteraient s’élancer dans l’ascension du Toit de l’Europe.
Léa CANET
