Neuves-Maisons : l’incendie meurtrier qui a fait 5 morts est d’origine volontaire

La commune de Neuves-Maisons en Meurthe-et-Moselle reste sous le choc après le drame survenu dans la nuit de samedi à dimanche. Cinq personnes ont perdu la vie dans un incendie d’une violence exceptionnelle rue du Capitaine-Caillon.

D’abord ouverte pour homicides involontaires, l’enquête a été requalifiée ce lundi, après que les experts ont révélé que le feu avait été déclenché volontairement. L’hypothèse d’un accident est donc désormais écartée.

Un drame d’une ampleur inédite

« C’est un vrai cauchemar », confie Pascal Schneider, maire de Neuves-Maisons, ému, à la rédaction de Magnum la Radio. Il dit se tenir aux côtés des habitants et des proches de la famille endeuillée.

Cinq victimes, dont trois jeunes

Le sinistre s’est déclaré vers 3 h 20 du matin, sous les combles d’un immeuble de trois étages de Neuves-Maisons, comprenant un commerce au rez-de-chaussée. Les flammes se sont propagées très rapidement, piégeant presque tous les occupants, qui auraient été victimes des fumées.

Les victimes sont les deux parents, âgés de 59 et 60 ans, leur fils de 16 ans, ainsi que deux amis de leurs enfants, âgés de 16 et 20 ans.

Un seul survivant, le deuxième fils de la famille, âgé de 22 ans, a pu donner l’alerte après s’être réfugié sur le toit. Il a été légèrement blessé.

Les constatations techniques révèlent un acte volontaire

Ce lundi, le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste, a annoncé, dans un communiqué, que les analyses réalisées sur place et les constations techniques mettent « en évidence l’intervention d’un tiers dans le déclenchement du sinistre ».

L’enquête, initialement ouverte pour homicides involontaires, est désormais menée pour incendie volontaire ayant entraîné la mort. Un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

L’enquête a été confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmes de Nancy. Les gendarmes spécialisés en identification criminelle poursuivent l’examen minutieux des décombres afin d’établir les circonstances précises du geste criminel.

Une ville bouleversée, entre douleur et solidarité

Dès dimanche, la mairie de Neuves-Maisons a mis ses drapeaux en berne et installé un lieu de recueillement devant l’Hôtel de Ville. Bougies, fleurs et messages de soutien s’y accumulent.

« Je n’avais jamais eu à faire face à une telle situation », confie le maire, profondément marqué. La ville souhaite accompagner au plus près les proches des victimes, mais aussi les témoins et voisins affectés.

Une cellule psychologique mise en place

Une cellule psychologique, ouverte dès dimanche après-midi au sein de l’Hôtel de Ville de Neuves-Maisons, a pour l’instant accueilli 38 personnes.

Après un tel choc, il est fréquent que des symptômes apparaissent dans les jours qui suivent : images intrusives, troubles du sommeil, angoisses, irritabilité, difficultés de concentration… Ces réactions sont normales dans l’immédiat, mais peuvent devenir envahissantes.

Pour les personnes directement touchées par ce drame et pour qui ces manifestations persistent plusieurs jours ou prennent une place trop importante au quotidien, la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique reste disponible pour vous accompagner. Vous pouvez la joindre au 03 83 85 19 70, du lundi au vendredi, de 9h à 17h.

La Maison des Solidarités du Département peut également vous apporter un soutien et une orientation adaptée. Elle est joignable au 03 83 47 19 21.

Une enquête criminelle qui ne fait que commencer

Les investigations se poursuivent pour déterminer comment et pourquoi l’incendie a été déclenché.
Les autopsies des cinq victimes seront réalisées dans les prochains jours.

À Neuves-Maisons, la tristesse et l’incompréhension dominent, mais la solidarité s’organise. Le drame, l’un des plus graves qu’ait connu la commune de près de 7 000 âmes, restera durablement gravé dans les mémoires.