La CGT 54 lance une alerte sur l’offre de soins pour les jeunes
La CGT exige une grande loi de programmation pour la psychiatrie, avec la mise en œuvre de moyens à la hauteur des besoins.
La CGT Union Syndicale Départementale de la Santé et de l’Action Sociale de Meurthe-et-Moselle lance une alerte sur l’offre de soins pour la jeunesse… Depuis plusieurs années, de nombreux rapports alertent sur la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents… Et par conséquent des conditions de prise en charge.
Des rapports à répétition depuis plusieurs années
Parmi les rapports les plus récents, on retrouve celui de Santé Publique France du 10 décembre 2024. Il pointait du doigt que plus de 8% des enfants de 3 à 6 ans présentent une probable difficulté de santé mentale. Le 21 novembre, une alerte a quant à elle été renouvelée (déjà lancée en mars 2023 par le Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Âge) qui pointe du doigt une montée constante des prescriptions de médicaments. Le rapport montre dans notre région que les adolescents du Grand Est sont les seuls à cumuler une santé perçue comme dégradée et un risque dépressif plus élevé par rapport aux autres régions.
Un mal-être à tous les étages
Une hausse des prescriptions médicales donc, des rapports à répétition, et aussi un gros manque de personnel, causé par le manque de reconnaissance du travail notamment : c’est ce que dénonce Virginie Tounkara, psychologue et déléguée CGT. Pour exemple, sur le CMP de Vandoeuvre-lès-Nancy, il y a près de 10 mois d’attente pour un rendez-vous. Virginie Tounkara dresse le bilan du milieu.

Des lits pleins…
L’accès aux CMP, les Centres-Médico-Psychologiques, est donc de plus en plus difficile. La plupart des familles attendent entre 3 et 12 mois pour obtenir un rendez-vous. La CGT dénonce ainsi la fermeture des CMP et antennes de proximité, car cela rend l’accès aux soins toujours plus difficile. Tout comme le manque de lits disponibles, les temps de pédopsychiatres et de psychologues insuffisants, les équipes insuffisamment dotées en professionnels paramédicaux et éducatifs…
Un relevé de décembre 2024 concernant les lits disponibles au CPN (Centre Psychothérapique de Nancy) fait état, sur deux unités d’hospitalisation, d’un taux d’occupation de plus de 99%.
Et des postes vacants…
Comme le dénoncent Virginie Tounkara et Emmanuel Flachat, le milieu est aussi en difficulté à cause du manque de personnel. Le Centre Médico Psycho-Pédagogiques de Pont à Mousson a vu sa pédopsychiatre être « remerciée » sans préavis, ce qui laisse l’établissement sans moyens médicaux dédiés. Le CMPP de Nancy, lui aussi est en difficulté : les postes de psychomotricien, d’ergothérapeute et d’orthophoniste sont vacants. En cause, notamment, les conditions de travail qui ne conviennent plus.
Les pédopsychiatres, il y en a 785 sur toute la France, c’est largement insuffisant
Emmanuel Flachat
La CGT met l’accent sur une nécessité en particulier : celle de réhumaniser le soin proposé aux jeunes, ce qui induit de mettre en place des moyens humains et matériels.
La CGT veut des actions avant les mots
La CGT exige une grande loi de programmation pour la psychiatrie, avec la mise en œuvre de moyens à la hauteur des besoins et pose la question de ce que renvoie la société, si elle est pas en capacité de prendre soin de sa jeunesse. Si Michel Barnier avait juré de faire de la psychiatrie la grande cause nationale de 2025, la CGT attend aujourd’hui des actions et veut peser dans les débats parlementaires. Emmanuel Flachat, secrétaire de la CGT santé et action sociale 54, attend de véritables actions de la part du gouvernement.
la CGT entend également alerter sur la protection de l’enfance, un secteur préoccupé par les annonces de coupes budgétaires dans les financements du Conseil Départemental. La CGT estime que le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2025 se doit d’être ambitieux.