Avec la charte « Ville Aidante Alzheimer », Thaon-les-Vosges prend 8 engagements pour une ville plus inclusive
Mardi 12 août, Thaon-les-Vosges a officialisé son engagement en signant la charte « Ville Aidante Alzheimer ». Huit actions concrètes seront mises en place pour rendre la ville plus accessible, inclusive et attentive aux besoins des personnes atteintes de troubles cognitifs et leurs aidants.
Le mardi 12 août, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) a accueilli un moment fort en émotion et en symbolique : la signature officielle de la charte « Ville Aidante Alzheimer ». En présence du maire Cédric Haxaire, d’Anne-Marie Hermann, présidente de l’association France Alzheimer Vosges, de nombreux bénévoles, d’élus, de membres du CCAS et de la police municipale, cet acte vient concrétiser un engagement pris depuis longtemps par la municipalité.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté claire : faire de Thaon-les-Vosges une ville accessible, bienveillante et attentive aux besoins des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles cognitifs apparentés, ainsi qu’à ceux de leurs aidants.
Trois axes d’action au cœur de la charte
La charte, rédigée par France Alzheimer, repose sur trois grands axes :
- Orientation dans l’espace public : améliorer les repères visuels ou sonores pour permettre aux personnes malades de se déplacer plus sereinement ;
- Inclusivité : favoriser l’intégration sociale et la participation à la vie locale des malades et de leurs proches ;
- Sensibilisation : informer et former les citoyens, les agents municipaux et les acteurs économiques sur la maladie et ses enjeux.
Ces orientations ne sont pas seulement théoriques, elles se déclinent en actions concrètes.

Des engagements précis pour le quotidien
Parmi les mesures prévues, la ville s’engage notamment à :
- Insérer régulièrement des informations sur la maladie dans ses supports de communication (magazine municipal, panneaux électroniques, affichage public) ;
- Promouvoir les formations gratuites proposées par France Alzheimer à destination des aidants ;
- Développer ou accueillir des initiatives inclusives comme les « cafés mémoire » ;
- Faciliter les déplacements vers les lieux d’activités grâce à des solutions de transport adaptées ;
- Mettre en place des projets de sensibilisation auprès des commerçants, artisans, chauffeurs de bus et autres acteurs de proximité ;
- Intervenir dans les écoles, par le biais d’activités périscolaires ou de jeux éducatifs, pour sensibiliser les plus jeunes ;
- Favoriser la participation des personnes malades et de leurs aidants à des activités culturelles, artistiques ou sportives ;
- Installer dans les lieux publics des repères d’orientation adaptés.
40 ans d’engagement associatif
Créée il y a quarante ans par des familles confrontées au manque d’accompagnement, France Alzheimer s’est donnée pour mission d’aider les malades à bien vivre, malgré la maladie, et de soutenir leurs aidants. « Avoir de bons moments, ça s’apprend » , rappelle la présidente. Les formations dispensées permettent d’acquérir des outils concrets, tout en préservant la dignité et l’autonomie des personnes concernées.
Pour la municipalité, ce travail s’intègre pleinement dans la philosophie de la charte : créer un environnement bienveillant où chacun trouve sa place.

Si Thaon-les-Vosges s’engage aujourd’hui officiellement, l’idée est née il y a un an, lorsque Nancy a signé la charte. « Cela nous a donné envie de franchir le pas, » confie le maire. « Nous faisions déjà beaucoup, mais cette signature permet d’officialiser et de structurer notre action. »
Le partenariat avec France Alzheimer Vosges se veut aussi opérationnel. La police municipale, par exemple, sera formée pour mieux détecter les situations de désorientation et intervenir avec tact. « Il s’agit d’éviter les maladresses et d’adopter une posture d’écoute » , souligne Cédric Haxaire.
Parler des solutions et pas seulement des difficultés
L’un des objectifs de cette démarche est de faire entrer le sujet des troubles cognitifs dans l’espace public, mais de façon constructive. « Nous voulons parler de la maladie non pas par l’angle des difficultés, mais par celui des solutions » , précise le maire.
Il tient aussi à rappeler un point souvent méconnu : « Les personnes atteintes d’Alzheimer restent des citoyens à part entière, qui conservent, dans la plupart des cas, leurs droits civiques. Elles doivent pouvoir continuer à avoir une vie sociale, à participer à la communauté. »
Un engagement pour une société plus inclusive
La signature de cette charte est bien plus qu’un geste symbolique. Elle marque la volonté pour la ville de Thaon-les-Vosges de bâtir une ville où la différence n’exclut pas, mais rapproche. Une ville qui adapte ses services, forme ses acteurs et informe ses citoyens pour que chacun, malade ou aidant, puisse continuer à vivre pleinement.

La charte « Ville aidante Alzheimer » n’est donc pas une fin en soi, mais le point de départ d’une dynamique collective. Une dynamique qui pourrait inspirer d’autres communes à suivre le mouvement.
Léa CANET
