Dépistage de l’hépatite C : Un premier bilan depuis le lancement du dépistage mobile en 2021
Le dépistage mobile de l’hépatite C est expérimenté depuis 2021 par le CHRU de Nancy. Mais l’objectif fixé pour 2025 ne va pas pouvoir être atteint.
Le dépistage mobile était expérimenté pour les usagers de drogue en 2021 par le CHRU de Nancy.
Rappel de l’historique du dépistage
En novembre 2021, le CHRU de Nancy a tenté de faciliter le dépistage du virus de l’hépatite C et l’accès au traitement antiviral chez les usagers drogues infectés avec le déploiement d’une unité mobile, située dans un camping-car.
À l’initiative du Professeur Jean-Pierre Bronowicki, responsable du service hépato-gastro-entérologie et Sylvie Ehrhart, infirmière diplômée d’Etat, ce projet devait contribuer à répondre à l’objectif fixé par le Ministère de la Santé et des Solidarités : éliminer le virus de l’hépatite C en France d’ici 2025.
À l’aube de 2025, le CHRU de Nancy dresse un bilan de ce dépistage mobile.
Des tournées pour toucher les personnes les plus éloignées du soin
Depuis décembre 2021, près de 287 sorties ont été effectuées avec l’unité mobile.
Travaillant principalement avec des structures sociales comme le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogue (CAARUD), le Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), le camping-car se déplace également dans les accueils de jour, à Épinal, Neufchâteau, Longwy, Briey, où l’équipe rencontre des personnes sans domicile fixe, dans des Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) à Pont-à-Mousson et Gérardmer, dans des pensions de famille et dans des foyers sur Nancy.
Plus de 1 000 consultations réalisées
1 320 consultations dont 666 avec des usagers de drogues actifs ont été réalisés.
Les patients sont inclus dans le programme d’éducation thérapeutique du service d’hépato-gastro-entérologie (validé par l’Agence Régionale de Santé depuis 2014). Seul une dizaine de patient n’ont pas souhaité intégrer ce programme.
Ce programme permet la réduction des risques, la connaissance des hépatites virales, de la fibrose, de la cirrhose, la sensibilisation sur les risques des consommations d’alcool, de médicaments « hors parcours », d’usage de substance et l’observance du traitement.
Une consommation d’alcool excessive
Suite aux 1 101 fibroscans réalisés, 197 personnes ont pu être dépistés pour des fibroses significatives ou des cirrhoses qui nécessitaient un suivi rapproché.
Un parcours soin est organisé le jour de la consultation pour ces patients soit vers le service d’hépato-gastro-entérologie du CHRU de Nancy, soit vers un hépatologue à l’hôpital le plus proche du patient.
Un objectif difficilement atteignable pour 2025
L’objectif d’éradication du VHC pour 2025 n’est pas atteint en France.
Cette perspective semble possible pour 2030, mais le dépistage doit se poursuivre dans les populations à risque : usagers de drogue, migrants, populations psychiatrique et carcérale.
Le CHRU souhaite également que les médecins généralistes s’approprie le parcours simplifié mis en place en 2019 par la Haute Autorité de Santé, telle que l’instauration des traitements antiviraux à action directe pour les patients sans comorbidités et sans fibrose.