« J’Ose ma santé » : la Meurthe-et-Moselle place la prévention au cœur de ses priorités en 2025

La démarche de J’Ose ma santé s’inscrit dans une logique de proximité, d’écoute, et de confiance vis-à-vis des porteurs de projets locaux.

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Le Département de Meurthe-et-Moselle vient de lancer la deuxième édition de son appel à manifestation d’intérêt (AMI) « J’Ose ma santé », une initiative ambitieuse en matière de prévention et d’accès à la santé sur l’ensemble du territoire. Après une première édition axée sur la lutte contre la sédentarité et la promotion de l’activité physique, cette nouvelle mouture met l’accent sur deux enjeux majeurs : la santé mentale et l’aller vers.

Face à des inégalités croissantes en matière d’accès aux soins, et dans un contexte de crise du système de santé, le Département double son engagement financier, portant le budget de 120 000 € en 2024 à 240 000 € pour l’année 2025 pour J’Ose ma santé. Un signal fort adressé aux partenaires locaux pour les encourager à innover et à répondre concrètement aux besoins exprimés sur le terrain.


Un premier AMI prometteur, un second encore plus ambitieux

Lancé dans le cadre du Pacte des solidarités, le premier appel à projet avait rencontré un vif succès. Plus de 40 candidatures avaient été déposées et 20 projets avaient finalement été retenus et financés. Tous les territoires de Meurthe-et-Moselle avaient pu bénéficier d’initiatives ciblées, notamment autour du triptyque sport, santé et nutrition, avec une attention particulière portée à la jeunesse post-Covid.

« On a eu énormément d’échos sur la sédentarité des jeunes, la difficulté de se remettre au sport après la pandémie, et la nécessité d’agir sur la santé des jeunes », explique Rosemary Lupo, Vice-Présidente déléguée à la santé, au micro de Magnum la Radio. De nombreuses structures locales s’étaient mobilisées : maisons sport-santé, CPTS, ou encore centres de soins, en collaboration parfois avec des appels à projets métropolitains à Nancy.

Forte de cette dynamique, la collectivité souhaite aller plus loin avec cette deuxième édition, en orientant les priorités vers des problématiques encore plus urgentes.

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J’Ose ma santé, santé mentale et « aller vers » : des priorités issues du terrain

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce second AMI ne répond pas seulement aux injonctions nationales. Il a été co-construit avec les acteurs locaux, au fil de six conférences territoriales en santé qui ont réuni élus, professionnels sociaux et médicosociaux.

« On a mis près d’un an pour rencontrer les acteurs locaux, écouter leurs retours, et deux thématiques majeures sont ressorties : la santé mentale – des jeunes mais aussi des adultes – et l’accès aux droits à la santé », précise Rosemary Lupo. Des thématiques révélatrices d’un système de soins sous tension, entre départs en retraite non remplacés, manque de médecins formés et difficultés d’accès aux structures.

La démarche de J’Ose ma santé s’inscrit donc dans une logique de proximité, d’écoute, et de confiance vis-à-vis des porteurs de projets locaux.

Des propos recueillis par Juliette Schang
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Des projets tournés vers les publics et leurs réalités de terrain

Le volet « aller vers » incarne pleinement cette volonté de se rapprocher des habitants, là où ils vivent, travaillent et évoluent. Il ne s’agit plus de proposer des actions en espérant que les publics viennent, mais bien d’aller à leur rencontre, dans une logique de développement social adapté.

Le Département vise ainsi une diversité de publics avec J’Ose ma santé : jeunes, adultes, personnes en situation de précarité, travailleurs, personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques… L’objectif de J’Ose ma santé est clair : proposer des actions qui ne contraignent pas mais s’adaptent aux rythmes de vie, aux contraintes et aux besoins réels de chacun.


Un AMI ouvert et souple pour encourager l’innovation sociale

L’appel à manifestation d’intérêt pour J’Ose ma santé est ouvert jusqu’au 16 juin 2025. Il s’adresse à l’ensemble des organismes à but non lucratif : associations, maisons de santé, centres de santé, CPTS, hôpitaux publics, collectivités territoriales…

Le Département insiste sur la souplesse du dispositif. « On n’a pas de cahier des charges figé, on veut que les projets émergent des territoires eux-mêmes. C’est en partant du terrain qu’on obtient des réponses durables », souligne encore Rosemary Lupo. Le seul critère chiffré : un plancher de dépenses de 3 000 euros, pour garantir la cohérence et l’impact local de l’action menée.

Chaque dossier sera examiné en lien avec les délégués de territoire afin d’assurer un équilibre départemental, et veiller à ce qu’aucun territoire ne soit laissé de côté.


Agir localement pour un droit à la santé pour tous

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Avec « J’Ose ma santé », la Meurthe-et-Moselle s’impose comme un département moteur sur les questions de prévention, d’innovation sociale et d’équité en santé. Face aux renoncements aux soins liés aux difficultés économiques ou à l’isolement, le message est clair : la santé est un droit, et le Département s’engage à le rendre effectif, pour toutes et tous.

Les porteurs de projets intéressés ont jusqu’au 16 juin pour transmettre leur dossier à la Direction des Solidarités – Mission Santé par mail à sante@departement54.fr.

Des propos recueillis par Juliette Schang