7 ministres attendus dans les Vosges : la ruralité sous les projecteurs avec François Bayrou

François Bayrou et 7 ministres dans les Vosges ce vendredi : une visite dédiée à la ruralité, à l’invitation du président des maires ruraux Michel Fournier.

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Le mot clé “ruralité” est au cœur d’un événement politique inédit ce vendredi 20 juin dans les Vosges. À l’invitation de Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France, François Bayrou sera en visite dans le département, accompagné de sept ministres, pour une journée dédiée à la ruralité. Une reconnaissance forte, qui vise à placer les territoires ruraux au centre des préoccupations nationales.

Une initiative locale aux enjeux nationaux pour la ruralité

Tout est parti d’une invitation lancée par Michel Fournier, également maire de Les Voivres. « J’ai tout simplement lancé cette invitation à François Bayrou dans la mesure où je savais qu’il y avait un Conseil interministériel de la ville (CIV) programmé, et visiblement le pendant, c’est-à-dire le Conseil interministériel de la ruralité, était dans les tuyaux, mais pas programmé. Donc il n’y avait pas ce regard d’équité entre le monde urbain et le monde rural. » Une manière de rappeler l’importance d’un équilibre territorial que certains jugent négligé.

Ce vendredi, cette équité prendra forme dans les Vosges. Outre François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan, sept ministres feront le déplacement : Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation ; Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ; Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap ; Véronique Louiwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et moyennes entreprises et de l’Economie sociale et solidaire ; et de Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la Ruralité. Une présence qui marque, selon Michel Fournier, « une reconnaissance de nos territoires ».

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Village de Derbamont

Une journée pour « semer des graines »

Le choix des Vosges pour accueillir cette rencontre n’est pas anodin. Michel Fournier le justifie simplement : « J’ai pensé que ça ne pouvait être que dans le département dans lequel je suis présent. » Attaché à son territoire, il souligne que les critiques habituelles sur le coût ou l’utilité des déplacements ministériels n’ont pas lieu d’être : « Quand les ministres se déplacent à Paris ou dans des grandes métropoles, personne ne s’interroge. Alors qu’on le fasse dans les territoires ruraux aussi, c’est légitime. Tous les territoires font partie de la France. »

Mais au-delà de l’effet d’annonce, Michel Fournier veut avant tout voir cette journée comme une étape dans un travail de fond : « Je n’attends pas des décisions spectaculaires. J’attends simplement que nous… on sème des graines. » Cette métaphore agricole illustre une stratégie patiente, faite de petits pas, mais dont les résultats peuvent être durables. Il s’agit d’« arroser certaines plantes déjà en cours d’évolution », comme les dispositifs France Services, le programme Villages d’avenir ou encore le statut de l’élu local.

Préserver les avancées malgré les contraintes budgétaires

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Michel Fournier

Cette mobilisation gouvernementale intervient dans un contexte de forte contrainte sur les finances publiques. Le président des maires ruraux se montre lucide : « On est là pour conforter certaines politiques, surtout dans le cadre de la restriction des crédits qu’il va y avoir au niveau national. » En d’autres termes, Michel Fournier espère que cette journée pèsera dans les arbitrages à venir, notamment en prévision du projet de loi de finances de fin d’année.

La santé est également un enjeu clé évoqué lors de la rencontre. Les débats actuels autour de la réorganisation territoriale de l’offre de soins inquiètent les élus locaux. Michel Fournier appelle à un changement de méthode : « Il faut absolument faire en sorte que le regard soit un peu différent que d’habitude, c’est-à-dire qu’on prenne la précaution systématiquement d’associer les territoires. »

Une reconnaissance politique sans arrière-pensée

Connu pour sa constance et son attachement au terrain, Michel Fournier insiste sur la nécessité d’un travail continu, loin des coups de communication. « Dans la vie, il n’y a pas une révolution tous les jours. On doit avancer à petits pas, mais on doit avancer. » Il défend l’action de l’association qu’il préside, qui agit au quotidien « sans autre esprit que d’être au bénéfice de la ruralité, et sans ambition politique-politicienne comme d’autres peuvent en avoir malheureusement tous les jours. »

En rassemblant dans les Vosges une partie du gouvernement, François Bayrou et Michel Fournier espèrent envoyer un signal fort à tous les habitants des campagnes. En France, 88 % du territoire est rural, et ces zones accueillent 33 % de la population. Une réalité que le président des maires ruraux de France veut faire entendre au plus haut sommet de l’État.

Vers une meilleure représentation de la ruralité

En plaçant la ruralité au cœur de cette journée d’échange et de travail, Michel Fournier poursuit son combat pour une meilleure prise en compte des spécificités des territoires non urbains. À travers cette visite, il espère que les politiques publiques à venir tiendront davantage compte des réalités locales. « On est là pour faire avancer les choses », conclut-il, fidèle à sa méthode patiente mais déterminée.

Des propos recueillis par Juliette Schang
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