GRAND EST : Vendredi noir pour les agriculteurs

L’avenir du mouvement dépendra des annonces prévues à 17h par Gabriel Attal…

Crédit : Germain Blaise JA Vosges

Aujourd’hui, la France est témoin d’une mobilisation sans précédent des agriculteurs, marquée par des revendications cruciales telles que la baisse des charges et l’amélioration de la qualité de vie. Les agriculteurs expriment leur refus d’être le maillon faible de la grande distribution, entraînant des blocages sur plusieurs axes routiers, notamment en Haute-Marne et en Meurthe-et-Moselle. L’avenir du mouvement dépendra des annonces prévues à 17h par Gabriel Attal.

Cette journée s’avère tendue dans la région Grand-Est, avec des perturbations significatives sur divers axes routiers. Depuis 12h30, l’A31 est coupée à hauteur de Gondreville dans les deux sens, générant des ralentissements et des barrages filtrants à Lunéville et à Custines. Les agriculteurs se rassemblent à Nancy et à Bulgnéville.

La mobilisation en cours est le résultat d’une coordination entre la FNSEA et les JA, qui ont appelé à la reprise des actions syndicales. La colère exprimée aujourd’hui reflète des décennies de non-réformes et d’ignorance de la rémunération des agriculteurs. L’objectif est clair : exercer une pression sur le Président de la République pour obtenir des engagements concrets lors du Salon de l’Agriculture en fin février.

INTERVIEW : Germain Blaise – Co-Président des Jeunes Agriculteurs des Vosges
Crédit : Germain Blaise – JA Vosges

Les raisons de cette mobilisation sont multiples

  1. Le mouvement actuel fait suite à l’action #OnMarcheSurLaTete, engagée depuis plus de 3 mois.
  2. Les agriculteurs exigent la prise en compte de la loi #egalim pour mettre fin à la domination de la grande distribution.
  3. La demande de baisse des charges est formulée afin de résoudre les distorsions de concurrence et garantir la souveraineté alimentaire.
  4. Les agriculteurs cherchent à sensibiliser les citoyens sur l’importance de l’agriculture et les défis auxquels ils font face.
  5. La détermination est palpable, et les agriculteurs réclament des mesures concrètes pour faciliter leur vie et sortir de la crise morale et de confiance actuelle.

Crédit Germain Blaise – JA 88

LES MESURES DE GABRIEL ATTAL

Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a dévoilé aujourd’hui une série de mesures en réponse aux manifestations continues des agriculteurs, mobilisant plus de 72 000 personnes dans 85 départements du pays. S’exprimant depuis Montastruc-de-Salies en Haute-Garonne, Attal a déclaré que le gouvernement a pris la décision de placer l’agriculture « au-dessus de tout ».

Le Premier ministre a commencé par reconnaître les colères légitimes des agriculteurs tout en condamnant la violence, soulignant que certains actes récents, tels que l’incendie d’un bâtiment de la MSA à Narbonne, n’étaient pas justifiables. Il a assuré aux manifestants que le gouvernement avait bien reçu leur message et qu’un « jour de sursaut » s’amorçait pour l’agriculture française.

Gabriel Attal a critiqué les « pressions contradictoires » auxquelles font face les agriculteurs, en particulier ceux qui opposent la défense des agriculteurs à la défense de l’environnement. En réponse aux préoccupations des agriculteurs concernant les lourdeurs administratives, le Premier ministre a annoncé une « simplification drastique » des procédures et des normes jugées non pertinentes.

Dix mesures immédiates de simplification ont été présentées, notamment la réduction des délais de recours contre les projets agricoles de quatre à deux mois, avec une exigence pour le juge de se prononcer dans un délai de moins de 10 mois. Le Premier ministre a également évoqué la simplification des « curages » des cours d’eau agricoles, passant de l’autorisation à la simple déclaration.

En ce qui concerne la loi Egalim, visant à protéger les revenus des agriculteurs lors des négociations avec les industries agroalimentaires et les supermarchés, Gabriel Attal a insisté sur le renforcement des contrôles et des sanctions, annonçant trois sanctions « très lourdes » contre des entreprises ne respectant pas ces lois.

Le Premier ministre a abordé la question de la maladie hémorragique épizootique (MHE), annonçant la création d’un « fonds d’urgence de 50 millions d’euros » pour soutenir les exploitations en difficulté. Il a également précisé que le taux d’indemnisation pour les éleveurs touchés par cette maladie serait porté à 90%.

Concernant l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur, Gabriel Attal a affirmé que la France « s’oppose à la signature du traité », soulignant l’opposition constante du président français à cet accord.

En ce qui concerne le gazole non routier agricole, le Premier ministre a annoncé l’arrêt de la trajectoire de hausse de la taxe, répondant ainsi à une demande de la FNSEA. Il a également précisé que les remises de taxe sur ce carburant seraient déduites à l’achat, simplifiant ainsi les procédures.

Enfin, Gabriel Attal a annoncé une aide d’urgence de 50 millions d’euros pour la filière bio, marquant ainsi la volonté du gouvernement de soutenir ce secteur de l’agriculture.