Suppression de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) : Une mesure contestée aux conséquences sociales et financières

Avec la suppression de l’ASS, plus de 320 000 demandeurs d’emplois en France, dont plus de 3 200 en Meurthe-et-Moselle, se verraient contraints de basculer vers le Revenu de Solidarité Active (RSA)…

Crédit : Logo Pôle Emploi

Une décision gouvernementale suscite l’indignation parmi les parlementaires et responsables locaux de Meurthe-et-Moselle, alors que le Premier ministre a récemment annoncé la suppression de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) pour les chômeurs en fin de droits. Les critiques portent sur l’impact social négatif sur les plus précaires et sur la charge financière accrue imposée aux Départements.

Contexte et annonce Gouvernementale

Le 30 janvier dernier, le Premier ministre a fait part de la suppression de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) destinée aux chômeurs en fin de droits. Cette décision a été prise sans consultation préalable, suscitant une vague de critiques de la part des parlementaires de gauche de Meurthe-et-Moselle et de la Présidente du Département. Ils dénoncent une mesure qui, selon eux, accentue la précarité des plus démunis tout en imposant une pression financière supplémentaire aux Départements.

Les conséquences sociales : Recul des droits et précarisation accrue

Avec la suppression de l’ASS, plus de 320 000 demandeurs d’emplois en France, dont plus de 3 200 en Meurthe-et-Moselle, se verraient contraints de basculer vers le Revenu de Solidarité Active (RSA). Ce programme, géré par les Départements, représente une transition pour les allocataires, mais soulève des inquiétudes quant à ses modalités d’accompagnement et de financement.

Cette décision gouvernementale se traduit également par un nouveau recul des droits des plus précaires. Le Gouvernement envisage de retirer le bénéfice de la validation de trimestres de retraite et de restreindre sévèrement les possibilités de cumul avec d’autres revenus. Ces mesures pénalisent particulièrement les allocataires de l’ASS âgés de plus de 50 ans, représentant plus de la moitié de cette population, qui se retrouveront encore plus démunis à l’approche de la retraite.

Impact sur le modèle social et Économies au détriment des plus vulnérables

Les critiques à l’encontre du Gouvernement soulignent une nouvelle tendance à faire des économies au détriment des plus vulnérables. Cette suppression de l’ASS s’ajoute à une série de mesures qui remettent en question le modèle social français, mettant en danger les fondements de la solidarité nationale.

Transfert de charges vers les départements : Une double peine financière

Outre les répercussions sociales, cette décision opère un nouveau transfert de charges vers les Départements. En effet, ces derniers financent le RSA et supportent déjà un reste-à-charge en constante augmentation. Le Département de Meurthe-et-Moselle, à titre d’exemple, assume un reste-à-charge dépassant les 100 millions d’euros par an au titre des allocations individuelles de solidarité telles que le RSA, l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).

Le simple transfert de l’ASS vers le RSA pourrait générer un coût supplémentaire de plus de 20 millions d’euros par an pour le Département de Meurthe-et-Moselle, sans tenir compte des besoins d’accompagnement des personnes concernées.

Appel à la raison et à la solidarité nationale

Les signataires de cette déclaration, parmi lesquels des personnalités politiques de Meurthe-et-Moselle telles que Martine Etienne, Caroline Fiat, Chaynesse Khirouni, Olivier Jacquin, Dominique Potier, et Silvana Silvani, appellent le Gouvernement à reconsidérer cette mesure. Ils demandent de cesser de stigmatiser les plus pauvres et de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté, tout en exhortant le Gouvernement à mettre fin aux transferts de charges peu ou pas compensés vers les collectivités.

Interview : Chaynesse Khirouni,

Cette démarche vise à défendre les droits des plus précaires, à protéger le modèle social français et à assurer une solidarité nationale effective. En appelant à la raison, les signataires espèrent influencer un changement de cap politique et la recherche de solutions plus équitables pour l’ensemble de la société.