#585 – FRANCIS CABREL – LA CORRIDA

FRANCIS CABREL – LA CORRIDA

FRANCIS CABREL – LA CORRIDA

Cabrel, on le connaît pour sa voix douce, ses mots choisis, et ses chansons d’amour qui sentent bon le Sud-Ouest. Mais avec « La Corrida », il prend tout le monde à contre-pied. Il se glisse dans la peau d’un taureau, condamné à mourir sous les applaudissements, et le fait avec une ironie glaçante.

C’est cette phrase, justement, qui frappe. Une petite phrase, répétée comme un murmure… mais qui fait l’effet d’un coup d’épée.

La chanson est née après que Cabrel a assisté à une corrida dans le sud de la France. Une fois sur place, il est frappé — pas par le spectacle, mais par le malaise. Il sort bouleversé, et décide d’écrire le texte du point de vue de l’animal. Résultat : une chanson qui dénonce sans hurler, avec une force tranquille… mais redoutable.

Depuis, la chanson est devenue un hymne des anti-corrida, mais aussi un incontournable dans les concerts de Cabrel. Et ça, même les amateurs de tauromachie le reconnaissent : c’est une œuvre forte.

La strophe finale en espagnol de « La Corrida » est interprétée par Nicolás Reyes, le chanteur emblématique des Gipsy Kings. Cabrel a choisi cette collaboration pour donner plus d’authenticité à ce passage, en s’associant à une voix qui incarne le flamenco et la culture taurine.

Les derniers vers de la chanson dans la langue des arènes, c’est pour renforcer l’ancrage culturel du sujet. Mais il ne le fait pas de manière folklorique : il entre « dans la langue du bourreau », mais c’est toujours la voix du taureau qui s’exprime.

Une dernière gifle poétique : le taureau, qui parle depuis le début, finit par livrer un dernier souffle… dans la langue de ceux qui l’ont mis à mort.

Francis Cabrel