Pop-up store à Nancy : 7 mois pour révéler les talents du Grand Nancy

Depuis sa création, le pop-up store de Nancy s’impose comme un véritable laboratoire d’idées commerciales.

pop-up store

Depuis le 4 juin et jusqu’au 27 décembre 2025, le pop-up store de la Ville de Nancy offre une vitrine en plein cœur de ville à des créateurs, artisans et talents du territoire. Installé dans un ancien kiosque réaménagé face à la cathédrale, ce lieu éphémère permet à des entrepreneurs sans boutique de tester leur concept pendant cinq semaines. Une initiative au croisement de la créativité locale et du développement économique, qui séduit de plus en plus de candidats.

« Ce kiosque, c’était un ancien kiosque commercial municipal, comme on en trouve un peu partout. On l’a transformé en pop-up store, un lieu qui peut accueillir des commerçants pour cinq semaines », explique Areski Sadi, adjoint au maire chargé de la dynamique commerciale, au micro de la rédaction.

Un tremplin pour les créateurs locaux

L’objectif est clair : offrir une première vitrine à des artisans et créateurs qui, souvent, n’ont qu’un atelier de fabrication. « Le premier critère de sélection, c’est justement qu’ils n’aient pas déjà de boutique. Le but, c’est de leur permettre de tester un produit, de voir s’il rencontre son public. Et si c’est le cas, pourquoi pas pérenniser l’activité en ouvrant un vrai commerce en centre-ville », précise Areski Sadi.

Le jury, présidé par l’élu, se compose des Vitrines de Nancy, de représentants des services municipaux et d’organisations professionnelles. Chaque candidature est examinée selon quatre critères : l’absence de point de vente, l’ancrage local, la capacité à assurer les cinq semaines de présence, et l’originalité de l’offre pour ne pas concurrencer les commerçants sédentaires.

Le Pop-up store, un outil au service de la politique commerciale

Le pop-up store n’est pas une initiative isolée. Il s’inscrit dans une stratégie globale de redynamisation du centre-ville portée par la Ville de Nancy. « C’est un outil parmi d’autres. Nous avons aussi exercé notre droit de préemption commerciale, notamment rue Saint-Jean, pour éviter que seules les chaînes de fast-food investissent le centre-ville », souligne l’élu.

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Autres leviers cités : la taxe sur les friches commerciales vacantes et les dispositifs de soutien à la création. Le pop-up store joue ainsi un rôle stratégique dans la lutte contre la vacance et la préservation de la diversité commerciale. « Il nous permet d’attirer des profils qu’on ne verrait pas autrement, et parfois même de les accompagner vers une installation durable. »

Un engouement croissant

Le succès de l’opération se mesure à la quantité de candidatures reçues. « Cette année, on a eu plus d’une vingtaine de dossiers alors qu’on ne peut en sélectionner que sept ou huit. Chaque année, le nombre augmente, c’est un signe que le concept fonctionne et qu’il est reconnu. »

Les retombées concrètes ne manquent pas. « Parmi les exposants passés par le pop-up store, certains ont trouvé des solutions d’installation. Je pense notamment à une créatrice qui s’est associée au Blue End, ou à ceux qui reviennent pour une deuxième session parce que la première a bien marché. »

Une expérience sensorielle pour les visiteurs

Chaque créateur dispose de cinq semaines pour animer le lieu et séduire les passants. Les thématiques varient : mode, accessoires, design, cosmétiques, parfumerie artisanale… L’un des temps forts attendus de la saison 2025 : une créatrice de parfum proposera un parcours sensoriel interactif autour de ses fragrances. Un bon exemple de la manière dont le pop-up store mêle expérience client et découverte.

« Ce lieu crée du passage, il fait vivre un espace qui était auparavant peu utilisé. Et il favorise le lien commerçant, un aspect essentiel en cœur de ville », insiste Areski Sadi. « Il y a un triple enjeu dans ce projet : pour les créateurs, pour le kiosque lui-même, et pour la ville dans son ensemble. »

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Sept mois pour renouveler l’offre commerciale

Du 4 juin au 27 décembre, le pop-up store accueillera plusieurs porteurs de projets qui se succéderont tous les cinq semaines. « C’est un roulement qui permet de proposer quelque chose de toujours nouveau aux habitants et aux visiteurs. On ne vient pas juste une fois, on peut revenir tous les mois et découvrir un autre univers. »

Pour la Ville, c’est aussi l’occasion de tester ce que pourrait devenir le centre-ville de demain : plus diversifié, plus local, plus engagé. « Le commerce de proximité, c’est très important. On veut un centre-ville divers dans son offre commerciale, pour qu’on y trouve de tout, et dynamique, avec de nouvelles ouvertures régulières », conclut Areski Sadi.

Des propos recueillis par Juliette Schang
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