Fonds de Transition Juste : 5 points essentiels pour réussir sa reconversion vers des métiers durables dans le Grand Est

Découvrez comment le Fonds de Transition Juste accompagne les salariés du Grand Est vers des métiers durables et sécurise leur reconversion professionnelle.

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Le Fonds de Transition Juste (FTJ) s’affirme comme un levier majeur pour accompagner la transition écologique dans le Grand Est. Depuis le début de l’année 2025, ce dispositif européen permet aux salariés du privé évoluant dans des secteurs fortement émetteurs de CO2 de se reconvertir vers des métiers plus durables, tout en sécurisant leur parcours professionnel. Piloté localement par Transitions Pro Grand Est, le FTJ cible trois départements pour cette première phase : la Meurthe-et-Moselle, la Moselle et le Haut-Rhin.

1. Un dispositif européen pour soutenir la transition écologique et professionnelle

Le Fonds de Transition Juste a été créé dans le cadre des engagements européens pour rendre l’Union climatiquement neutre d’ici 2050. Doté en France d’un milliard d’euros sur la période 2021-2027, il finance à la fois les investissements dans les secteurs industriels fortement émetteurs de CO2 et la reconversion professionnelle des salariés concernés. Dans le Grand Est, la région dispose d’une enveloppe totale de 160,7 millions d’euros, dont 112,5 millions dédiés à la transition énergétique.

« Dans le cadre des enjeux écologiques actuels et des obligations pour les entreprises de réduire leur empreinte carbone, l’Europe a mis en place un fonds spécifique qui s’appelle le Fonds de Transition Juste ou FTJ pour soutenir les territoires industriels fortement émetteurs de CO2 dans leur démarche de décarbonation », explique Séverine Taulin, chargée de développement du dispositif pour le Grand Est.

L’objectif est double : anticiper les mutations économiques pour protéger les salariés et permettre aux entreprises de déployer sereinement leurs processus de décarbonation.

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2. Le Projet de Transition Professionnelle : l’outil central pour les salariés

Au cœur de ce dispositif se trouve le Projet de Transition Professionnelle (PTP). « Le PTP est un dispositif qui permet à tout salarié du secteur privé, qu’il soit en CDI, en CDD, en intérim ou intermittent du spectacle, de suivre une formation certifiante pour changer de métier, en bénéficiant après étude et acceptation de son dossier, d’une prise en charge par nos soins du coût de formation et du maintien de son salaire pendant toute la durée du parcours », détaille Séverine Taulin.

Grâce au FTJ, le PTP est mis au service des salariés dont le métier pourrait être impacté par les mutations industrielles. « Le projet vise à anticiper des situations qui pourraient impacter directement les salariés. Grâce au projet de transition professionnelle financé par le FTJ, nous accompagnons les salariés vers des métiers plus durables en lien avec les enjeux de décarbonation. L’objectif global, c’est de sécuriser les parcours professionnels, d’éviter les licenciements qui pourraient découler de la modification des activités de certaines entreprises, voire de l’arrêt de leurs activités. Et puis enfin, il s’agit également de favoriser les reconversions vers des secteurs d’avenir », précise-t-elle.

3. Adapter ses compétences ou changer complètement de métier

Le dispositif propose deux voies aux salariés : « Le salarié, il peut soit choisir de rester dans son entreprise actuelle et d’accompagner le processus de décarbonation, tout en changeant de métier vers une fonction plus durable. Il peut aussi choisir de quitter son entreprise pour se reconvertir vers un tout autre métier dans le secteur industriel ou encore un tout autre secteur, mais le métier visé devra être moins carboné que celui initialement occupé », explique Séverine Taulin.

L’accompagnement comprend la définition d’un plan d’action personnalisé, le financement d’une formation certifiante et le maintien du salaire pendant toute la durée du parcours. Cette flexibilité permet de répondre aux besoins spécifiques des salariés et des entreprises, tout en facilitant la transition écologique.

4. Des exemples concrets de reconversion réussie

Plusieurs salariés ont déjà bénéficié du dispositif. « On a financé un parcours pour une conditionneuse dans l’industrie cosmétique qui se forme actuellement pour devenir secrétaire médicale. Une mécanicienne d’entretien industriel se reconvertit en plombier sanitaire. Et un commercial industriel devient instructeur sportif », illustre Séverine Taulin.

Ces exemples montrent la diversité des parcours possibles et la capacité du FTJ à sécuriser les transitions vers des métiers moins polluants. « Les entreprises, de manière générale, sont intéressées parce qu’elles ont une obligation de se décarboner. Et nous, on leur apporte aujourd’hui un outil qui peut faciliter leur approche de gestion RH et leur gestion des effectifs », ajoute-t-elle.

5. Objectifs et perspectives pour 2025-2026 et au-delà

Pour cette première phase, Transitions Pro Grand Est se fixe un objectif précis : « À ce jour, dans le cadre du FTJ, on a un objectif de 100 dossiers de projets de transition professionnelle à financer d’ici fin 2026. Il est important de souligner que les personnes qui pourraient être intéressées doivent prendre contact dès que possible, car nous pouvons financer des parcours allant jusqu’à un an ».

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À plus long terme, le projet pourrait s’étendre à l’ensemble du Grand Est. « Aujourd’hui, le projet se déploie sur trois départements. On peut parler de phase d’expérimentation, mais demain, la volonté sera peut-être de déployer le projet à une échelle plus grande, notamment à l’échelle de tout le Grand Est, et nous serons présents », conclut Séverine Taulin.

En offrant un accompagnement individualisé et un financement sécurisé, le Fonds de Transition Juste illustre comment les politiques publiques peuvent concilier transition écologique, sécurité de l’emploi et développement de nouvelles compétences. Pour les salariés et les entreprises du Grand Est, il s’agit d’une opportunité unique de prendre le virage de la durabilité tout en sécurisant leur avenir professionnel.

Des propos recueillis par Juliette Schang