20 % de réduction d’eau : la fromagerie de l’Ermitage signe un contrat Eau et Climat ambitieux
La fromagerie Ermitage signe un contrat « Eau et Climat » de 10 M€ pour réduire de 20 % sa consommation d’eau et moderniser ses pratiques agricoles.
Un partenariat stratégique pour un développement durable
La Fromagerie de l’Ermitage franchit une étape majeure dans son engagement pour l’environnement avec la signature, le lundi 17 novembre, d’un contrat industriel « Eau et Climat » avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. S’étendant de 2025 à 2028, ce contrat regroupe 32 projets répartis sur quatre axes, pour un investissement total de 10 millions d’euros du groupe, soutenu par plus de 3 millions d’euros d’aides de l’agence. L’ensemble des mesures vise à améliorer la gestion de l’eau, renforcer la biodiversité et sensibiliser les producteurs partenaires à des pratiques durables.
Pour Rémy Benoît, président de la coopérative de l’Ermitage, ce contrat représente la concrétisation de plusieurs décennies de réflexion. « Ce contrat Eau et Climat concrétise un partenariat fort avec l’agence de l’eau et permet de réduire la consommation d’eau par rapport au ratio lait traité et lait utilisé, ce qui s’inscrit parfaitement dans notre démarche de développement durable », explique-t-il au micro de la rédaction. Selon lui, cette initiative est une réponse directe aux défis climatiques et à la nécessité de mieux gérer des ressources naturelles limitées, comme l’eau, tout en poursuivant la croissance du groupe.
L’Ermitage, coopérative fondée en 1931, est aujourd’hui un acteur majeur du secteur laitier dans le Nord-Est de la France, avec 1 200 salariés et près de 1 000 producteurs partenaires. L’intégration de la durabilité dans sa stratégie industrielle et agricole confirme son rôle de leader engagé, capable de concilier performance économique et responsabilité environnementale.


Sobriété, modernisation et sensibilisation : les axes concrets de l’Ermitage
Le contrat Eau et Climat fixe un objectif clair et ambitieux : réduire de 20 % le ratio litres d’eau utilisés par litre de lait transformé. Pour atteindre cette cible, l’Ermitage investira dans du matériel plus performant et réfléchira à la réutilisation de l’eau disponible sur site, jusque-là non exploitée. « Chaque projet, qu’il soit petit ou de grande ampleur, est réfléchi pour optimiser l’économie d’eau et d’énergie », précise Rémy Benoît. Cette approche systématique illustre la volonté de l’Ermitage de rendre chaque activité, industrielle ou agricole, plus respectueuse de l’environnement.
La modernisation des installations de traitement des effluents constitue un autre axe clé. Si la station actuelle est déjà performante, elle ne sera pas suffisante face à l’augmentation de la production prévue. « Nous allons remettre à niveau le matériel pour que la station soit plus performante et efficace », explique le président. Cette modernisation permettra de mieux contrôler la qualité des rejets et d’assurer que la croissance industrielle de l’Ermitage ne se fasse pas au détriment de l’environnement.
Le volet agricole est également central. La coopérative travaille avec près de 1 000 producteurs dans le Grand Est et en Bourgogne-Franche-Comté, qu’elle sensibilise aux enjeux de la gestion durable des ressources et à l’économie d’eau. « Chaque année, nous organisons des réunions et des échanges pour partager nos bonnes pratiques, et ce contrat va renforcer cette démarche », précise Rémy Benoît. L’accent sera mis sur le maintien des prairies, le verdissement des exploitations et la préservation des ressources hydriques locales, en particulier dans les zones où l’eau est déjà une ressource fragile.
Enfin, la biodiversité et l’énergie renouvelable font partie intégrante du contrat. L’Ermitage prévoit l’installation de panneaux photovoltaïques en type ombrière sur les parkings et la création de zones de rejet végétalisées pour mieux absorber l’eau et favoriser la biodiversité. « Nous réfléchissons à chaque détail pour que ces zones soient réellement efficaces et bénéfiques pour l’environnement », ajoute Rémy Benoît. Ces initiatives permettent de combiner innovation, efficacité énergétique et protection des milieux naturels autour des sites de production.
Mesurer l’impact et inspirer le territoire
Le suivi des résultats sera précis et régulier. Chaque action fera l’objet de mesures, grâce à des compteurs et des relevés systématiques sur chaque axe du contrat. « Nous pourrons vérifier la consommation, la réutilisation de l’eau et l’efficacité des nouvelles installations. Même si l’impact global reste difficile à chiffrer, notre volonté est claire : réduire l’empreinte environnementale de l’Ermitage », souligne Rémy Benoît.
Pour Xavier Morvan, directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, cette démarche est exemplaire : « La Fromagerie de l’Ermitage mène une initiative ambitieuse qui contribue pleinement au protocole d’engagement volontaire pour la restauration quantitative des aquifères du secteur de Vittel d’ici 2027. » Le partenariat illustre comment un acteur industriel peut allier croissance et responsabilité environnementale, tout en inspirant d’autres coopératives et entreprises à adopter des pratiques durables.

Grâce à ce contrat Eau et Climat, l’Ermitage consolide sa position de leader régional et montre que l’innovation industrielle et le respect de l’environnement peuvent aller de pair. Les 32 projets, couvrant la sobriété en eau, la modernisation des installations, la sensibilisation des producteurs et la biodiversité, constituent un plan ambitieux qui anticipe les défis liés aux aléas climatiques et à la gestion des ressources hydriques.
Depuis 1931, l’Ermitage s’impose comme un pilier économique et social dans le Nord-Est de la France. Avec 1 200 salariés et près de 1 000 producteurs partenaires, le groupe laitier démontre qu’une coopérative peut être à la fois performante, responsable et engagée. Ce contrat montre la voie : en alliant technologie, sensibilisation et protection de la nature, l’Ermitage entend réduire son empreinte environnementale tout en renforçant la qualité de ses produits et la durabilité de son modèle économique.

