Les perturbateurs endocriniens : Ces substances invisibles qui menacent notre santé
Les perturbateurs endocriniens se cachent dans nos objets du quotidien et impactent notre santé.
Une conférence « Les perturbateurs endocriniens dans notre quotidien », organisée par la Caisse primaire d’assurance maladie des Vosges (CPAM), aura lieu ce jeudi soir à 20 heures, au Centre des Congrès d’Épinal.
Les perturbateurs endocriniens, quésaco ?
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques capables d’interférer avec notre système hormonal. Ce système, appelé système endocrinien, régule des fonctions essentielles : la croissance, la reproduction, le métabolisme, le comportement… Ces substances agissent comme de fausses hormones et dérèglent les signaux chimiques de notre corps.
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue, sera un des intervenants de la conférence. Il développe sur les perturbateurs endocriniens.
Ces composés peuvent provoquer des conséquences graves sur la santé, non seulement chez les personnes exposées, mais aussi chez leurs descendants
selon André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé et toxicologue.
Des effets sur plusieurs générations
L’exposition la plus critique se produit pendant la grossesse, au moment où se forment les organes du futur enfant.
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue développe les âges où corps est le plus vulnérable face à ces perturbateurs invisibles.
Et il souligne la transmission des perturbateurs endocriniens avant même que l’enfant naisse : « Une étude suédoise menée auprès de 3 200 enfants pendant dix ans montre que s’il y a un sol en PVC dans la chambre des parents, et que la mère y est exposée pendant sa grossesse, il y a un risque multiplié par deux d’asthme chez l’enfant ».
Le grand changement de paradigme, c’est que ce n’est plus la dose qui fait le poison, mais la période d’exposition
rappelle André Cicolella.
Des effets sur la fertilité
Des études ont montré que certaines substances, comme le bisphénol A, peuvent entraîner des effets sur la fertilité, la qualité du sperme ou encore des troubles du développement sur plusieurs générations.
Des effets sur la mortalité infantile
Les perturbateurs endocriniens, substances chimiques capables d’interférer avec le système hormonal, ont un impact direct et préoccupant sur la santé des nourrissons et des jeunes enfants.
Leur exposition, particulièrement critique pendant la grossesse, peut provoquer des effets durables sur le développement de l’enfant et même sur les générations futures.
Plusieurs études, notamment américaines, dont des recherches récentes sur les phtalates, montrent que réduire l’exposition de la mère enceinte à ces substances peut diminuer significativement la prématurité, un facteur majeur de mortalité infantile.
Si on réduit de 90 % l’exposition au phtalates, on va réduire la prématurité d’un cas sur trois. Et réduire la prématurité, c’est réduire aussi la mortalité infantile
explique André Cicolella.
En France, environ 2 700 enfants décèdent chaque année avant l’âge d’un an, plaçant le pays au 23ᵉ rang sur 27 en Europe, en matière de mortalité infantile.
Les experts estiment qu’une action rapide et ciblée sur les perturbateurs endocriniens, notamment les non persistants comme les phtalates et bisphénols présents dans les plastiques et produits de consommation courante, pourrait réduire de moitié cette mortalité, soulignant l’urgence d’une sensibilisation et d’une prévention efficaces dès les premiers mois de vie.
30 maladies et troubles associés aux pertubateurs endocriniens
Parmi les 30 maladies et troubles associés aujourd’hui et identifiés par Santé Publique France, on retrouve :
- Cancers hormonodépendants (sein, prostate)
- Obésité et diabète
- Asthme et allergies
- Troubles du comportement (TDAH, autisme)
- Troubles du langage et de l’apprentissage.
André Cicolella cite les troubles du langage, qui « aujourd’hui représentent un problème très important, qui augmente et qui touche au sein des populations défavorisées un enfant sur quatre ». Et il affirme : « le lien avec les perturbateurs endocriniens, notamment les phtalates, est très clairement démontré ».
Il rajoute également qu' »aujourd’hui, en France, 6 % des enfants sont touchés par un TDAH et l’hyperactivité ». Ces données avancées par le président du Réseau Environnement Santé souligne l’urgence d’agir face aux perturbateurs endocriniens.
Où trouve-t-on les perturbateurs endocriniens ?
Ils sont partout autour de nous et 100 % de la population est contaminée, à des stades différents :
- Dans les plastiques (PVC, emballages alimentaires, bouteilles, jouets)
- Dans les cosmétiques (vernis à ongles, rouges à lèvres, parfums)
- Dans les produits ménagers et les revêtements anti-adhésifs
- Dans les sols en PVC et la poussière domestique.
Et les perturbateurs endocriniens n’épargnent personne. Invisibles, ces substances chimiques dérèglent notre système hormonal — et le plastique en est l’une des principales sources.
C’est ce qu’explique André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue.
Les principales familles de perturbateurs endocriniens incluent :
- Les phtalates (plastifiants)
- Les bisphénols
- Les parabènes.
Ces substances contaminent aussi l’eau et l’alimentation ultra-transformée, créant un effet « cocktail » qui amplifie leurs impacts sur la santé.
On ne les voit pas, on ne les sent pas… et pourtant, ils sont là
Les perturbateurs endocriniens se cachent dans des objets que nous utilisons tous les jours : les bouteilles en plastique, les cosmétiques, les produits ménagers ou encore certains aliments emballés.
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue, développe ce point.
Comment s’en protéger au quotidien ?
Bonne nouvelle : il est possible d’agir rapidement. Les perturbateurs endocriniens dits non persistants (comme les phtalates ou les parabènes) s’éliminent naturellement par l’organisme — à condition de limiter les sources d’exposition.
Voici quelques gestes simples à adopter :
- Aérez régulièrement votre logement
- Passez l’aspirateur pour éliminer les poussières contaminées
- Remplacez les ustensiles en plastique par de l’inox ou du verre
- Évitez de chauffer des aliments dans des récipients en plastique
- Choisissez des cosmétiques sans parabènes, sans phtalates, ni bisphénols
- Privilégiez les sols sans PVC lors de rénovations.
Après seulement 15 jours de sensibilisation, on observe une diminution de 50 % de la contamination
indique André Cicolella.


Une conférence pour comprendre et agir dans les Vosges…
Pour sensibiliser le grand public, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) des Vosges, en partenariat avec la Caf et la Communauté d’agglomération d’Épinal, organise une conférence gratuite ce jeudi 6 novembre 2025 à 20h dans la salle de conférence du Centre des Congrès d’Épinal.
Trois personnes interviendront :
- André Cicolella, Président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue
- Marie-Madeleine Braud, Déléguée régionale Grand Est du Réseau Environnement Santé
- Dr André Krier, Pédiatre


Ils expliqueront comment ces substances agissent sur notre organisme, où elles se trouvent dans
nos objets du quotidien et pourquoi elles sont particulièrement préoccupantes pour la santé des
enfants.
Cette rencontre permettra de mieux comprendre les risques liés aux perturbateurs endocriniens, leurs effets sur la santé et les gestes simples pour s’en prémunir.
L’objectif est de donner à chacun les outils nécessaires pour réduire son exposition et protéger la santé de ses proches. Parents, enseignants, professionnels de santé, étudiants… tout le monde est concerné. Et l’entrée est libre et gratuite.
… et des campagnes de sensibilitation dans les lycées partout en France
André Cicolella a un mantra : « Il faut aller donner cette information au plus grand nombre de gens possibles ». Le Réseau Environnement Santé a donc lancé des campagnes « Zéro Phtalates » dans les lycées. Actuellement, l’opération a été menée dans 41 établissements scolaires.

Les jeunes sont très motivés et intéressés par le sujet
confirme André Cicolella.
Une jeunesse donc très en attente de ce type d’information.
Nous avons une responsabilité collective selon André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, chimiste et toxicologue : « Notre responsabilité, avec la responsabilité des institutions et associations, c’est de faire en sorte que tous les jeunes soient au courant et modifient légérement leur comportement ».
Il suffit d’aérer son logement, de passer l’aspirateur, d’éviter de passer au micro-ondes des récipients en plastique… Des gestes simples qui peuvent avoir un grand impact sur l’avenir.
