Pierre CASTOR 12.09.2025 : Pourquoi c’est vraiment pas cool d’être un mâle chez les abeilles ?
Pierre CASTOR 12.09.2025 : Pourquoi c’est vraiment pas cool d’être un mâle chez les abeilles ?
D’abord, commençons par le nom : on ne dit pas « abeille mâle », mais faux bourdon. Déjà, rien que ça, ça pique l’ego. Comme si on lui disait : « Toi, t’es même pas une vraie abeille. » En plus, contrairement aux femelles, le pauvre faux bourdon n’a pas de dard. Oui, chez nous, c’est l’homme qui a le dard… mais chez les abeilles, c’est l’inverse !
Ensuite, autre humiliation : il est incapable de butiner. Sa langue est trop courte pour récolter le nectar. Donc pas de miel, pas de pollen, pas de contribution à la cantine familiale. Il ne construit rien dans la ruche non plus, il ne nourrit pas les larves, bref… on pourrait dire qu’il est au chômage technique permanent.
Alors à quoi il sert, me direz-vous ? Eh bien à… féconder la reine. Et là, on pourrait se dire que c’est quand même pas si mal. Mais non ! Car c’est une mission suicide. Au moment où il réussit à accomplir sa tâche, son organe reproducteur reste coincé dans la reine… et il meurt sur le coup. Merci, au revoir.
Et si par malheur il n’a pas eu la chance – ou le malheur, finalement – de féconder la reine, il est encore plus mal loti. Une fois l’été terminé, les abeilles ouvrières considèrent qu’il ne sert plus à rien. Alors elles le chassent de la ruche toujours vers la fin du mois de Mai. Problème : le faux bourdon est incapable de se nourrir seul. Résultat, il finit par mourir de faim dehors, comme un squatteur mis à la porte.
En résumé, être un mâle abeille, c’est une vie courte, inutile et tragique. Un peu comme disait Francis Cabrel : « Je l’aime à mourir »…
