Pierre CASTOR 30.09.2025 : Pourquoi dit-on des « marrons chauds » alors qu’en réalité, ce sont des châtaignes ?

PIERRE CASTOR

Pierre CASTOR 30.09.2025 : Pourquoi dit-on des « marrons chauds » alors qu’en réalité, ce sont des châtaignes ?
Ah, les soirées d’hiver… Vous voyez la scène : sur la place du marché, un petit marchand agite sa poêle trouée, ça crépite, ça fume, et il crie : « Marrons chauds, marrons chauds ! »
Sauf que… petit détail : ce ne sont pas des marrons, mais bel et bien des châtaignes. Alors pourquoi cette confusion ?
D’abord, parlons du vrai marron. Le marron, le vrai, c’est le fruit du marronnier d’Inde. Beau, lisse, bien rond… mais toxique ! À éviter absolument dans votre poêle, sauf si vous avez prévu de passer la nuit aux urgences.
Ce que nous mangeons grillé, ce sont donc des châtaignes. Mais alors, pourquoi dit-on « marrons chauds » ? Tout simplement à cause d’un abus de langage qui remonte au XVIe siècle. On a pris l’habitude d’appeler « marron » une variété de châtaigne plus grosse, avec une seule amande à l’intérieur et un peu d’herbe de Provence à l’extérieur. Résultat : dans la cuisine, le terme « marron » a fini par supplanter le mot « châtaigne ». On ne parle pas de « purée de châtaignes », mais de « purée de marrons ». On ne dit pas « dinde aux châtaignes », mais « dinde aux marrons ». Et bien sûr… « marrons glacés », pas « châtaignes glacées ». Avouez, ça sonne tout de suite moins chic, ça fait un peu gnagnagna
Et puis il faut dire que « châtaignes chaudes ! châtaignes chaudes ! »… Ça accroche moins à l’oreille. Le marchand aurait risqué de perdre des clients juste à cause de la poésie du mot.
En résumé : quand vous mangez des marrons chauds, vous croquez en réalité dans une châtaigne bien grillée. Mais ne le dites pas trop fort… ça risquerait de casser un peu la magie de l’hiver.
Alors, qu’importe le nom : du moment que ça sent bon et que ça réchauffe les mains gelées, on se laisse griller…