20 ans de la loi inclusion : l’intersyndicale 54 se mobilise ce jour pour les AESH
L’intersyndicale alerte sur les conditions d’emploi des AESH et sur le besoin d’une reconnaissance professionnelle
Les AESH et les assistants d’éducation étaient en grève le jeudi 16 janvier dernier. Ils demandaient de meilleures condition de travail pour eux mais aussi un meilleur accompagnement des élèves et une plus grande reconnaissance de leur métier. En Meurthe-et-Moselle, l’intersyndical 54 (CGT Action Education, Sud Educ, SNES, FSU, Snuipp) a mis en place son propre mouvement de contestation, ce jeudi 6 février. Une date qui n’a pas été choisie au hasard car elle se rapproche au plus de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi inclusion a donné pour la première fois une définition du handicap et imposé un principe d’égalité dans tous les domaines, y compris l’emploi.
Une journée de mobilisation des AESH, pour exprimer quoi ?
Il y a de plus en plus d’élèves accompagnés : les besoins ont triplé, on est passé de 155 000 élèves en 2006 à 490 000 à la rentrée 2024. Le problème, d’après une accompagnante d’élèves en situation de handicap qui a accepté de répondre à nos questions, « c’est que le nombre d’AESH n’a pas du tout suivi. On est 132 000 sur tout le territoire français pour accompagner ces 490 000 élèves. Ca se traduit au quotidien par des accompagnements qui sont morcelés. »
De plus en plus d’élèves doivent être accompagnés, sur des établissements différents au cours d’une même journée. « C’est donc compliqué de mettre en place des choses puisqu’on joue aux chaises musicales. Ca crée beaucoup de souffrance pour les élèves et pour les AESH… Mais aussi pour les enseignants qui se retrouvent démunis. » continue notre AESH. « On ne fait que gérer l’urgence, constamment. On ne peut pas se projeter ».

Un sentiment d’urgence et d’impuissance
L’intersyndicale alerte sur les conditions d’emploi des AESH et sur le besoin d’une reconnaissance professionnelle. Les temps partiels imposés maintiennent les AESH dans la précarité, souvent sous le seuil de pauvreté, avec des salaires qui peinent à atteindre les 1.000 €. L’intersyndicale 54 revendique la création d’un statut de fonctionnaire de catégorie B pour reconnaître pleinement le métier d’AESH ; une revalorisation significative des salaires tout au long de leur carrière ; la définition d’un temps plein basé sur 24h d’accompagnement par semaine ; l’abandon des dispositifs PIAL et de la politique de mutualisation ; un recrutement à la hauteur des besoins réels pour garantir un accompagnement de qualité.
Interpeller les Français
L’objectif de la mobilisation d’aujourd’hui est d’interpeler la population, comme le rappelle notre AESH : « On sent vraiment que les AESH n’en peuvent plus. Chaque année je me demande si je avis continuer ou non. Aujourd’hui, on commence à en parler, alors qu’avant personne ne savait ce qui se tramait. C’est pour ça aussi qu’on veut aller sur la place publique ».
Le rassemblement est prévu ce jour, jeudi 6 février, entre 12h et 16h place Charles III à Nancy. Ce sera l’occasion pour l’intersyndicale AESH 54 de sensibiliser la population par le biais de témoignages d’AESH mais aussi de parents d’élèves. Dans un communiqué, l’intersyndicale note que l' »objectif est de mettre fin à l’injustice sociale qui frappe les AESH. Leur travail essentiel pour l’inclusion des élèves en situation de handicap doit être reconnu à sa juste valeur. La mobilisation collective est indispensable pour obtenir des avancées concrètes et durables. »
Une suggestion de lecture pour s’informer
Une AESH, Sarah Lize, a publié un livre (disponible sur Amazon) dans lequel elle conte son quotidien d’accompagnante des élèves en situation de handicap. A travers une galerie de portraits, elle dépeint la réalité du terrain et dénonce les souffrances de tous, petits ou grands, entre autres.
