Grève en Lorraine : Quand il faut soutenir les accompagnants d’élèves en situation de handicap

Le salaire de base des AESH est si bas que les augmentations automatiques du SMIC auront pour effet de le rendre rapidement obsolète…

Crédit : Magnum la radio • SONY DSC

Cette nouvelle année scolaire ne s’annonce guère encourageante pour les Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap (AESH), dont les conditions de travail et de rémunération demeurent insatisfaisantes malgré les promesses. Leur maintien dans des emplois précaires et la persistance de rémunérations peu attractives suscitent la colère de l’intersyndicale CGT Éduc’action, FO, FSU, SNALC, SUD Éducation.

Le CDI après trois ans : une reconnaissance en trompe l’œil

L’octroi d’un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) aux AESH après trois ans de service ne suffit pas à valoriser leur expertise professionnelle. Cette mesure ne règle en rien le problème de l’attractivité du métier et condamne les AESH à une précarité persistante.

Rémunération insuffisante et temps partiel imposé

Le salaire de base des AESH est si bas que les augmentations automatiques du SMIC auront pour effet de le rendre rapidement obsolète, créant ainsi une stagnation des rémunérations au cours des dix premières années de carrière. De plus, les contrats à temps partiel de moins de 24 heures par semaine maintiennent ces agent·es de la Fonction publique, principalement des femmes, dans des conditions de vie indécentes, souvent en dessous du seuil de pauvreté, aggravant ainsi les inégalités entre les sexes.

INTERVIEW : Vincent SCHAEFER – Co Secrétaire départemental de la FSU 88.          

Pas de remise en question des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé)

Les conséquences des PIAL sur les conditions de travail des AESH restent désastreuses, avec des emplois du temps morcelés, des affectations changeantes, des remplacements improvisés, et une augmentation du nombre d’élèves à accompagner, souvent avec des handicaps variés et complexes.

La fusion AED + AESH = ARE (Accompagnant·e à la Réussite Éducative)

La récente proposition du ministère de fusionner les métiers d’AESH et d’AED en une nouvelle catégorie, les ARE, suscite des inquiétudes. Cette fusion, présentée comme une manière de garantir un emploi à temps plein aux AESH, risque surtout de rendre ces agent·es plus polyvalent·es et multitâches, menaçant ainsi la spécificité de leurs missions essentielles pour le bon fonctionnement de l’Institution éducative.

Mobilisation et grève le 3 octobre 2023

Les organisations syndicales CGT Éduc’action, FO, FSU, SNALC, SUD Éducation appellent tous les personnels de l’Éducation nationale à une journée de mobilisation et de grève le mardi 3 octobre 2023 afin d’exiger :

  • La création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH.
  • Une augmentation réelle et significative des rémunérations tout au long de la carrière.
  • La garantie d’un emploi à temps complet, basé sur un accompagnement élève de 24 heures.
  • L’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des moyens.
  • Le retrait du projet de fusion entre AED et AESH en ARE.

Toutes et tous mobilisé·es le 3 octobre 2023 pour la défense de nos métiers !

Des rassemblements et des demandes d’audience sont prévus en Lorraine

  • À Metz, devant la DSDEN, rue Wilson, à 11 h suivi d’un apéritif et pique-nique.
  • À Nancy, devant le rectorat, à 14 h.
  • À Épinal, devant la DSDEN à 14 h 30.