Les citoyens vosgiens invités à s’exprimer par Stéphane Viry sur l’avenir du pays le 30 août à Golbey
Pour Stéphane Viry, député LIOT de la 1ère circonscription des Vosges, le redressement de la France ne peut se faire sans l’assentiment des citoyens. Le député invite la population à participer au débat le 30 août à Golbey.
À l’heure où la France traverse une séquence politique et sociale d’une rare intensité, Stéphane Viry, député de la 1ère circonscription des Vosges, prend l’initiative en donnant la parole à ses concitoyens. Le 30 août, à la salle Barbelouze de Golbey, entre 16h30 et 18h30, il convie celles et ceux qui le souhaitent à venir partager leurs idées, leurs inquiétudes et leurs propositions, notamment autour du budget et du plan avancé par François Bayrou.
Une manière de renouer avec l’esprit des cahiers de doléances et de replacer la participation citoyenne au cœurdu débat démocratique.
Un contexte politique tendu
Depuis plusieurs mois, l’atmosphère politique nationale est marquée par l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale. Le pouvoir, affaibli, peine à donner une direction lisible. Les débats budgétaires s’annoncent tendus, et l’annonce par François Bayrou des pistes envisagées pour dégager 44 milliards d’euros d’économies a jeté le trouble.
Si personne ne conteste la gravité de la situation des finances publiques, les solutions proposées paraissent aux yeux de nombreux élus, à la fois peu réalistes et socialement risquées. Certains y voient une fuite en avant, d’autres une stratégie d’homme providentiel cherchant la confrontation.
Le député vosgien, pour sa part, se dit préoccupé : « J’ai peur pour l’avenir du pays. Oui, les comptes publics imposent des mesures. Mais ce que Bayrou propose manque de bon sens et risque d’accroître les fractures.«

Le travail au cœur de la relance
Son message de fond est clair. La France ne pourra se redresser qu’en mettant le travail au centre du modèle économique et social. « Pour rembourser la dette, pour dégager des ressources nouvelles, il faudra travailler tous et travailler mieux » , insiste-t-il.
Il refuse cependant que l’effort repose toujours sur les mêmes. Sa ligne : élargir l’accès à l’emploi, redonner leur place à ceux qui en sont aujourd’hui exclus, soutenir l’économie sociale et solidaire, et inventer de nouvelles formes d’activité.
Dans les Vosges, comme ailleurs, les employeurs peinent à recruter et à fidéliser. L’élu plaide donc pour un nouveau dialogue professionnel, pour rénover la relation de travail et redonner du sens au collectif. « On est au bout d’un système qui provoque frustration et insatisfaction. Il faut inventer autre chose » , affirme-t-il.
Le besoin d’assentiment populaire
Mais pour que ces transformations prennent racine, une condition est indispensable : obtenir l’adhésion des citoyens. « On ne peut plus gouverner sans ou contre le peuple. Il faut l’assentiment populaire.«
Dans cette perspective, il se déclare favorable à un recours accru au référendum. Pour lui, certaines décisions fondamentales, comme un nouveau contrat social ou des efforts budgétaires d’ampleur, ne peuvent plus être prises uniquement dans les couloirs de l’Assemblée ou les bureaux ministériels. Elles doivent être validées par la volonté citoyenne.
Ce plaidoyer pour la démocratie directe s’inscrit dans une réflexion plus large : comment redonner confiance dans les institutions représentatives ? Comment éviter que le pays ne cède à la tentation autoritaire qui, selon lui, guette plusieurs démocraties européennes ?
Un rendez-vous citoyen le 30 août
C’est dans ce contexte qu’il annonce l’organisation, à Golbey, d’une rencontre citoyenne le 30 août après-midi. Le principe est simple : offrir à chaque habitant des Vosges la possibilité de venir exprimer ses opinions, ses inquiétudes et ses solutions.
« Ce n’est pas ma réunion, c’est celle des Vosgiens » , insiste-t-il. Comme il l’avait fait durant la crise des Gilets jaunes, il souhaite constituer une sorte de cahier de doléances ouvert, qui lui permettra ensuite de porter cette parole à Paris lors de la rentrée parlementaire et des débats sur le projet de loi de finances.
La méthode est simple. Si la salle est remplie, des ateliers de discussion seront organisés par groupes, chacun désignant un rapporteur. Si la participation citoyenne est plus restreinte, l’échange sera direct et collectif. Dans tous les cas, des équipes prendront note des interventions pour que rien ne se perde.
Une continuité dans son mandat
Cette démarche s’inscrit dans une pratique qu’il revendique depuis son premier mandat : consulter régulièrement les habitants, par des ateliers législatifs ou un conseil citoyen. Pour lui, un député n’est pas le représentant d’un clan ou d’un parti, mais la courroie de transmission entre la nation et le territoire.
En organisant ce rendez-vous citoyen le 30 août, il entend prolonger cette logique de proximité, tout en apportant une réponse politique à une situation nationale qu’il juge alarmante. « Nous sommes en crise. Au pluriel. Si nous n’obtenons pas l’adhésion populaire, nous allons collectivement dans le mur. »

Un avertissement sur la suite
L’élu ne cache pas non plus ses lignes rouges. Si le gouvernement persiste dans des solutions qu’il juge inefficaces ou injustes, il n’hésitera pas à voter une censure. « Mon esprit est ouvert à une censure. » Mais il rappelle que la stabilité reste nécessaire. Bloquer le pays ou précipiter une dissolution ne feraient qu’aggraver la crise.
Surtout, il insiste sur la fin du « quoi qu’il en coûte ». L’époque où l’État pouvait financer à crédit sans limites est révolue. Il faut désormais trouver les moyens de rembourser, et cela passe par un taux d’emplois plus élevé. « Si la France atteignait le niveau de l’Allemagne, ce seraient 20 milliards d’euros supplémentaires chaque année pour la protection sociale. » De quoi combler la moitié des besoins identifiés par François Bayrou.
Redonner un sens collectif
Au-delà des chiffres, son inquiétude la plus profonde est sociétale. « La France a perdu le sens du collectif. Les fractures sociales s’élargissent, la tentation du rejet grandit, et l’autoritarisme n’est plus une hypothèse lointaine. Il faut refaire nation et retrouver une aventure commune.«

Le rendez-vous du 30 août se veut donc plus qu’une simple consultation locale. C’est une manière de rappeler que la démocratie vit par la participation des citoyens, et que les solutions viendront de leur implication.
Léa CANET
