Congé menstruel : plusieurs propositions de lois déposées au Parlement sur le sujet

Le congé menstruel suscite un vif intérêt au Parlement français, avec plusieurs propositions de loi déposées récemment pour mettre en place cette mesure visant à autoriser les femmes souffrant de règles douloureuses à s’absenter du travail sans subir de perte de salaire…

Les députés écologistes et socialistes sont les principaux porteurs de ces propositions, qui ont suscité un débat animé au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Les députés écologistes Sébastien Peytavie (Dordogne), Sandrine Rousseau (Paris) et Marie-Charlotte Garin (Rhône) ont déposé une proposition de loi le vendredi 26 mai, rejoignant ainsi les deux autres textes déjà présentés par des députés et sénateurs socialistes. Leur proposition prévoit la mise en place d’un arrêt maladie d’une durée maximale de treize jours par an pour les menstruations incapacitantes. Cet arrêt serait intégralement remboursé par la Sécurité sociale et nécessiterait la présentation d’un certificat médical valable pendant un an.

Les députés socialistes Mickaël Bouloux (Ille-et-Vilaine) et Fatiha Keloua Hachi (Seine-Saint-Denis) ont également proposé une mesure similaire dans leur texte déposé le 10 mai à l’Assemblée nationale. Le congé menstruel prévu dans leur proposition de loi s’étendrait également sur une durée maximale de treize jours, avec une flexibilité pour s’adapter aux besoins individuels des femmes. De son côté, la sénatrice Hélène Conway-Mouret (représentant les Français établis hors de France) a porté une version sénatoriale de cette proposition, qui prévoit quant à elle deux jours d’arrêt.

Ces propositions de loi ont suscité un débat sur la nécessité de reconnaître les douleurs menstruelles comme un problème de santé légitime et de permettre aux femmes de prendre des congés adaptés à leurs besoins. Les partisans du congé menstruel soulignent que de nombreuses femmes souffrent de douleurs intenses pendant leurs règles, ce qui peut avoir un impact significatif sur leur bien-être physique et mental, ainsi que sur leur productivité au travail. Ils considèrent que l’instauration d’un congé menstruel permettrait d’améliorer la santé et le bien-être des femmes, tout en favorisant l’égalité au travail.

Cependant, certains critiques s’inquiètent des implications pratiques et financières d’une telle mesure. Ils soulignent les difficultés liées à la mise en place d’un système de remboursement intégral par la Sécurité sociale et s’interrogent sur la charge supplémentaire que cela représenterait pour les employeurs. D’autres estiment que le congé menstruel risquerait de renforcer les stéréotypes de genre et de nuire aux perspectives d’embauche et d’avancement des femmes sur le marché du travail.

Le débat sur le congé menstruel s’inscrit dans une série de discussions plus larges sur l’amélioration des conditions de travail des femmes et l’égalité des sexes.