Mois Sans Tabac 2025 : Objectif première génération sans tabac dans 10 ans

La dixième édition du Mois Sans Tabac débutera le 1er novembre dans le Grand Est, avec pour ambition de poursuivre la lutte contre le tabagisme et d’accompagner les fumeurs dans leur sevrage. Une mobilisation qui prend tout son sens à la lumière des derniers chiffres publiés par Santé publique France, montrant une baisse historique du tabagisme en France.

4 millions de fumeurs quotidiens en moins en dix ans

Selon les données du Baromètre de Santé publique France, la proportion de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans est passée de 28,6 % en 2014 à 18,2 % en 2024, soit 4 millions de fumeurs quotidiens en moins. Dans le Grand Est, la prévalence atteint désormais 19,8 %, un chiffre légèrement supérieur à la moyenne nationale, mais qui franchit pour la première fois la barre symbolique des 20 %.

Pour Yves Hamy, ambassadeur Mois Sans Tabac Grand Est, ces chiffres sont le reflet d’une action coordonnée et continue : « Cela montre bien que la conjonction de toutes les politiques de santé sur le long terme produit des résultats positifs. La baisse est particulièrement encourageante chez les jeunes et les femmes enceintes, où les actions de prévention portent leurs fruits. »

Un défi collectif et bienveillant

Le Mois Sans Tabac, c’est avant tout un défi collectif de 30 jours, conçu pour maximiser les chances d’arrêt définitif. Les études qualitatives montrent qu’un fumeur qui réussit à arrêter pendant un mois a cinq fois plus de chances de ne plus reprendre. « Le principe est simple mais efficace : accompagner chaque fumeur avec bienveillance, sans jugement, et valoriser les bénéfices immédiats de l’arrêt », explique Yves Hamy.

Pour ce dixième anniversaire, plus de 3 100 inscriptions ont déjà été enregistrées dans le Grand Est, mais les inscriptions restent ouvertes via l’application Tabac Info Service, le numéro 3989, ou auprès de praticiens locaux comme les médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et pharmaciens. L’objectif est d’atteindre plus de 10 000 participants cette année dans la région.

Des actions ciblées pour des publics spécifiques

Le Mois Sans Tabac 2025 concentre ses efforts sur quatre populations prioritaires :

1. Les personnes sous main de justice, en milieu ouvert ou incarcérées.
2. Les personnes en situation de précarité, où le tabagisme est plus répandu.
3. Les jeunes, afin de consolider la baisse observée depuis plusieurs années.
4. Les femmes en période périnatale, pour protéger la santé des mères et des nourrissons.

Sur le terrain, de nombreuses initiatives sont prévues. Des stands en maternité, des interventions dans les missions locales et les écoles de la seconde chance, ou encore des conférences à Nancy sur les dérives de l’industrie du tabac. La manifestation du 25 novembre au Muséum Aquarium de Nancy permettra de sensibiliser le public aux manipulations de l’industrie et aux enjeux de santé publique.

Des outils pour réussir le sevrage

Pour accompagner les participants, le dispositif propose :

• Des kits gratuits pour l’arrêt du tabac, disponibles en pharmacie ou sur le site national.
• L’application Tabac Info Service pour un suivi 24/7.
• Un soutien téléphonique via le 3989, avec des professionnels qualifiés.
• Des webinaires thématiques en novembre : tabac et VIH, jeunes et sport, périnatalité, et dérives de l’industrie du tabac.

« L’accompagnement augmente considérablement les chances de succès », précise Yves Hamy, évoquant une hausse de 50 à 70 % des chances d’arrêt pour ceux qui combinent accompagnement et substituts nicotiniques comme les patchs ou gommes à mâcher.

Objectif 2032 : une génération sans tabac

La France vise à créer la première génération sans tabac d’ici 2032. Dans le Grand Est, les défis spécifiques résident notamment dans le prix du tabac plus bas chez les voisins luxembourgeois et allemands. La stratégie régionale combine information, prévention, et maintien de la dynamique chez les jeunes pour limiter l’expérimentation.

Le programme régional de lutte contre le tabac (PRLT 2023-2027) repose sur trois axes :

1. Protéger les jeunes et éviter l’entrée dans le tabac.
2. Aider les fumeurs à arrêter durablement.
3. Créer des environnements favorables et encourager la dénormalisation du tabac.

Avec un financement stable de 2,7 millions d’euros par an depuis 2018, le Grand Est dispose des moyens pour mener des actions innovantes et renforcer l’accompagnement des fumeurs au quotidien.

Mois Sans Tabac : un défi toute l’année

Si le défi officiel se déroule en novembre, l’accompagnement reste disponible toute l’année, grâce aux correspondants locaux et aux professionnels de santé. Comme le rappelle Yves Hamy : « Le Mois Sans Tabac, c’est novembre, mais l’arrêt du tabac peut se faire à tout moment. L’essentiel est de ne pas rester seul et de bénéficier d’un accompagnement adapté. »

Pour cette dixième édition, le Grand Est entend mobiliser un maximum de partenaires et de participants, pour faire de cette campagne non seulement un succès statistique, mais aussi un véritable tournant dans la santé publique régionale.