160 000 enfants victimes de violences sexuelles chaque année : la lutte se renforce à Nancy

La lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants ne peut attendre. À Nancy, les acteurs publics passent à l’action avec une journée de formation inédite réunissant plus de 200 professionnels.

violences sexuelles

À l’heure où l’on estime que 160 000 enfants subissent chaque année des violences sexuelles en France, la Ville de Nancy, le Département de Meurthe-et-Moselle et la Métropole du Grand Nancy s’érigent en acteurs majeurs de la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants. Ce 3 juin 2025, une journée d’étude et de formation est organisée à l’Hôtel du Département à Nancy. Objectif : améliorer le repérage, l’accompagnement et la prise en charge des jeunes victimes, et renforcer la coordination entre les professionnels de la santé, de la justice et du champ social.

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Une réponse collective face à une urgence nationale

Chaque année, une agression sexuelle sur enfant est perpétrée toutes les trois minutes en France. Face à cette réalité alarmante, les collectivités locales se mobilisent à leur échelle. À Nancy, l’initiative prend une ampleur significative : plus de 200 professionnels issus des domaines de la santé, de la justice, de la police et de la protection de l’enfance participent à cette journée de formation dédiée. L’événement s’inscrit dans le cadre du Contrat Local de Santé 2024-2028 de la Métropole du Grand Nancy et de la politique de prévention du Département.

Cette mobilisation est essentielle dans un contexte où 40 % des violences sexuelles subies par les mineurs surviennent avant l’âge de 11 ans. Les enfants en situation de handicap, en particulier, présentent un risque trois fois plus élevé d’être victimes d’abus. Ce constat impose une vigilance accrue et des compétences renforcées chez les intervenants.


Lutter contre les violences sexuelles dès le terrain

Le mot d’ordre de la journée est clair : former pour mieux détecter, mieux agir. La lutte contre les violences sexuelles ne peut se limiter à un slogan. Elle passe par une réelle montée en compétence des agents publics et des partenaires de terrain. Pour cela, la journée du 3 juin s’articule autour de plusieurs temps forts : conférences d’experts – pédopsychiatres, médecins, psychologues, juristes – mais aussi témoignages poignants de victimes ou d’acteurs engagés.

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Parmi les intervenants attendus, Édouard Durand, co-président de la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants), apportera son expertise en visioconférence. Figure de proue de cette cause, il rappelle régulièrement que « l’enfance doit être un sanctuaire, et non un terrain de violence ».


Nancy, un territoire engagé pour la protection de l’enfance

L’engagement de Nancy contre les violences sexuelles s’inscrit dans une politique volontariste, déjà matérialisée par de nombreuses actions concrètes. En 2024, plus de 600 professionnels avaient été formés en Meurthe-et-Moselle sur la prévention des violences intrafamiliales. Cette dynamique se poursuit et s’intensifie avec une approche pluridisciplinaire et coordonnée, au plus près des besoins du terrain.

Les services du Conseil départemental, de la Ville de Nancy et de la Métropole sont quotidiennement confrontés à la réalité de ces violences dans leurs missions : petite enfance, protection des mineurs, santé scolaire, action sociale. Grâce à ces temps de formation et d’échange, ils affinent leurs compétences et développent des synergies pour une meilleure prise en charge des victimes.

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Changer les mentalités, renforcer les actions

À travers cette journée, Nancy envoie un message fort : la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants est l’affaire de tous. Il ne s’agit pas seulement d’une priorité politique, mais d’un impératif moral, social et sanitaire. En effet, 100 % des enfants victimes développent des troubles psycho-traumatiques et sont exposés à des séquelles physiques et mentales durables.

Cette mobilisation locale résonne comme une réponse à l’appel national lancé par les associations, les professionnels de santé et les victimes elles-mêmes. Elle traduit la volonté de faire de Nancy un territoire protecteur, capable de prévenir les abus, d’agir vite et de soigner mieux.


Une lutte de chaque instant

Le combat contre les violences sexuelles infligées aux enfants ne connaît aucun répit. Grâce à des initiatives comme celle portée ce 3 juin à Nancy, la parole des victimes gagne en légitimité, les professionnels montent en compétence, et la société se dote des outils nécessaires pour protéger les plus vulnérables. En Meurthe-et-Moselle comme ailleurs, la vigilance, la formation et la coopération demeurent les piliers de cette lutte indispensable.

Nancy, par son engagement, démontre qu’il est possible de construire des réponses concrètes, durables et humaines à une violence encore trop souvent tue.